« Quand Paris se sent morveux, c’est la France toute entière qui se mouche »
Marcel AYMÉ (1902-1967) – Écrivain français et titi parisien
On attendait François Fillon ou Jean-Louis Borloo. Ce sera Nathalie Kosciusko-Morizet. Paris avait besoin d’une vedette nationale, d’un grand nom à proposer à ses électeurs de droite en attente désespérée d’un maire portant leurs couleurs depuis la victoire de la gauche en 2001. Ce sera donc NKM. Celle-ci remportera la primaire militante dès le 1er tour, malgré les contestations du vote électronique de ses rivaux Jean-François Legaret et Pierre-Yves Bournazel. Ce vote, une machine à perdre…
La maire de Longjumeau ne fait pourtant pas forcément l’unanimité. Précurseur involontaire en matière de cumul spatial des mandats, son atterrissage n’a pas convaincu tout le monde dans la capitale. Son profil ne colle pas à la sociologie de la ville et de ses électeurs de droite, qui la trouvent trop bourgeoise et trop futile pour les représenter. En somme trop bobo. Il ne s’agira pas d’autre chose quand elle dénouera son chignon pour poser à côté des clochards ou qu’elle vantera les fameux « moments de grâce » du métro, formule qui la décrédibilisera plus qu’autre chose.
Il faut dire que la gauche a largement préparé le terrain. Peu soucieux de freiner le décrochage de Paris en termes d’attractivité et d’emploi, le maire Bertrand Delanoë a gouverné pour les écolos à vélo et les folles du Marais. Ses seules réalisations resteront les couloirs de bus, le Vélib’, la Nuit blanche et les quais sur Seine. Rien n’aura été fait pour l’accès au logement, la réduction des inégalités entre l’ouest et l’est et la mixité sociale, sujets pourtant de gauche qui n’intéressent plus la gauche.
Sa dauphine et héritière Anne Hidalgo l’emportera avec sa campagne pour un « Paris qui ose ». Minoritaire en voix mais majoritaire en sièges, elle confirme que la ville a bien changé depuis les années Chirac. Quant à NKM, on attend de voir si elle sera une vraie chef de l’opposition ou si elle cédera aux appels du large de l’Élysée. Si elle sera la parisienne des actes ou seulement la pharisienne des discours.