« On les aura ! »
Philippe PÉTAIN (1856-1951) – Maréchal de France et retour de bâton
C’est ce qui s’appelle prendre un retour de bâton. Le vote du bureau national du FN a rendu son verdict, et ce qui devait arrivait arriva. Les militants frontistes ont porté en tête la jeune (24 ans) Marion Maréchal-Le Pen, loin devant Louis Aliot et Steeve Briois. Florian Philippot, maître à penser du parti et caution énarchique du nouveau lepénisme, n’arrive qu’en quatrième position. C’est une victoire du FN historique, le front familial, face à la tentation chevènementiste et gauchisante du non moins jeune député européen, que les militants ne sont pas prêts à suivre n’importe où.
Depuis deux ans, Florian Philippot a pris son bâton de maréchal pour faire évoluer le FN et tuer le père, Jean-Marie Le Pen. De plateau télé en interview, l’âme damnée de Marine Le Pen développe la nouvelle idéologie de l’extrême droite française qui a délaissé son obsession pour l’immigration pour un discours gaulliste non moins obsédé par la sortie de l’euro et la défense du petit salarié français. Un programme d’extrême gauche dont n’aurait pas à rougir Jean-Luc Mélenchon et qui rend si peu réaliste une alliance avec la droite dont les journalistes harcèlent de questions les principaux responsables de l’UMP à propos des prochaines élections régionales.
Cette ligne plus complète donc plus digne d’un vrai parti de gouvernement marche au vu des résultats du Rassemblement bleu marine. Problème : les militants du FN n’ont pas tout à fait renoncé au souvenir de leur père fondateur. C’est pourquoi ils votent pour la petite-fille, qui comme par hasard est la seule responsable de haut rang du FN à assumer ses convictions de droite là où d’autres les ont habilement cachées sous le tapis. Au FN, les militants sont de droite et les électeurs de gauche.
Dès lors, une bataille passionnante va s’engager au sein du FN entre la ligne de droite de la candide Marion et la ligne de gauche du malin Florian. La première garde encore le soutien des militants historiques mais le second sait qu’avec le renouvellement des générations, la roue devrait vite tourner. Florian Philippot ambitionne certainement un jour de diriger le parti à la place du clan Le Pen. S’il veut y arriver, il devra convaincre dans son camp. Et éviter les coups de bâton.