Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 octobre 2014 1 13 /10 /octobre /2014 08:44

« Le meilleur moment de l’amour, c’est quand on monte l’escalier »

 

Georges CLEMENCEAU (1841-1929) – Homme politique et lent au démarrage

 

L’élection à la présidence de l’UMP a lieu en novembre et on a déjà hâte d’en finir. La campagne, ennuyeuse, fait presque regretter le temps de la guerre des chefs. Nicolas Sarkozy part largement favori, et ceux qui ne peuvent plus se le piffrer ont peu de solutions de rechange tant le casting est décevant. Ils n’auront le choix qu’entre l’aile droite d’Hervé Mariton et la jeunesse de Bruno Le Maire, ce qui est bien léger. Avec des rivaux comme cela, la concurrence ne pouvait être que faible.

 

On attendait autre chose. Que les fillonistes et les juppéistes se lancent après avoir pris la présidence par intérim et par effraction. Que des femmes comme NKM ou Valérie Pécresse tentent leur chance. Que des jeunes comme Laurent Wauquiez ou Benoist Apparu osent voler de leurs propres ailes. Que le secrétaire général par intérim Luc Châtel présente un bilan et propose un projet. Il est vrai qu’il a au moins l’avantage d’être transparent, ce qui n’est pas rien par les temps qui courent.

 

Il n’y a pas de choix entre candidats parce qu’il n’y a pas de choix entre courants. La droite forte a renoncé à se lancer car elle a préféré se ranger derrière Nicolas Sarkozy. Celui-ci veut faire la synthèse entre la droite d’Hervé Mariton et le centre de Bruno Le Maire, le charisme en plus. Mais il prend du coup le risque de décevoir tout le monde en se foutant ainsi des militants, qui attendent que la ligne claire soit enfin un courant qui existe ailleurs que dans la BD. Ils se bercent d’illusions.

 

Une campagne low cost

 

Nicolas Sarkozy n’a pas changé. Il est juste pire qu’avant, avec deux ans de plus. Ni droite forte ni centre mou, il est revenu avec un projet de sous-ministre recyclant sa campagne perdue de 2012. Ce n’est pas au niveau. Tout le monde s’attend à ce qu’il gagne avec 80 % des voix, comme en 2004 face à Nicolas Dupont-Aignan. Ceux-là risquent d’être déçus : il a tout à perdre d’une campagne aussi longue et avec aussi peu de suspense. Ses adversaires vont vouloir le débusquer, notamment en débat télé où l’ancien président sera obligé de s’abaisser à parler de cuisine interne.

 

Il va prendre des coups, et cela aura un coût. Nicolas Sarkozy va être confronté aux difficultés posées par son choix de revenir par la case parti. Il devra faire campagne sans programme pour ne pas trop se dévoiler avant 2017. Il devra répondre sur son bilan et à des questions sur lesquelles il a botté en touche comme le mariage pour tous. S’il est élu, sa parole sera scrutée et son action disséquée. On voit mal par exemple comment il pourrait continuer à « faire du fric » avec ses conférences à l’étranger grassement payées alors que le pays et le parti souffrent autant.

 

Imperceptiblement, les nuages commencent à s’amonceler sous le ciel sarkozyste. Là où ses rivaux font une courageuse campagne de terrain, il préfère une campagne low cost avec une poignée de réunions il est vrai dignes d’une rock star. Le panache qu’il a eu de se présenter se retourne contre lui : il ne doit pas trop s’exposer, or c’est le contact avec les militants qui compte dans ce type d’élection.

 

Il est donc autant dans l’intérêt de Nicolas Sarkozy que dans celui des militants que cette élection soporifique se passe vite. Ce ne sont en effet que les préliminaires qui précédent la primaire, une première bataille qui ne préfigure en rien du sort final de la guerre. Or en amour comme ailleurs, le plus long c’est souvent les préliminaires.

Partager cet article
Repost0

commentaires

À Propos De En Rase Campagne

  • : En rase campagne
  • : La politique est toujours en campagne, CARBONE 12 aussi ! Lancé à 100 jours du 2e tour des élections présidentielles de 2012 pour redonner de la hauteur à un débat qui volait bas, EN RASE CAMPAGNE est un blog qui commente la vie politique française.
  • Contact

L'EMPREINTE CARBONE

Projet de loi de finances : se serrer la ceinture ou baisser son froc devant Bruxelles, telle est la question. 

 

Retrouvez tous les billets "L'empreinte carbone" 1 2 3 4 5 6 7 

AU RAS DES PÂQUERETTES

Poisson d'avril de Ségolène Royal : les autoroutes gratuites le week end. Mais qui peut contrôler ce qui se passe dans son cerveau ? 

 

Retrouvez tous les billets "Au ras des pâquerettes" 1 2 3 4

DU CARBONE DANS LA CERVELLE

Entre deux meetings, Nicolas Sarkozy recommence ses conférences grassement payées à l'étranger. Cela pourrait le desservir. 

 

Retrouvez tous les billets "Du carbone dans la cervelle" 1 2 3 4 

Les Idees De En Rase Campagne