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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 22:03

« Il n’y a qu’un droit fondamental : le droit d’un homme à sa propre vie »

 

Ayn RAND (1905-1982) – Philosophe américaine et gastronome anglaise

 

 

C’est l’acte majeur du XIXème siècle avec la naissance de la nation et la reconnaissance de l’individu : la renaissance de l’Etat. Il a pris le dessus sur l’Eglise et la famille comme autorité morale pour guider les hommes. Il n’a pas d’alternative, ce qui rend son impuissance actuelle si dramatique. La liberté nouvellement accordée au citoyen s’est accompagnée d’une plus grande responsabilité. Et là c’est le drame, car le désenchantement de la postmodernité tient dans cette incapacité de l’individu à assumer le pouvoir dont il s’est soudain trouvé investi sur lui-même.

 

Chacun veut être égal et différent, commun et unique. Il faut être à la mode des autres et dépasser les limites pour se sentir exister. D’où la généralisation des conduites à risque où on joue avec sa vie en abusant des drogues, en conduisant trop vite et en négligeant sa santé. La permissivité morale du discours ambiant qui parle de dépénaliser les drogues douces comme le cannabis n’est qu’une façade. L’Etat redresse les comportements et dirige les corps. Il conduit les conduites et gouverne les esprits. C’est la vie, mode d’emploi. Telle une notice d’utilisation.

 

On dit que sa force se manifeste le mieux dans la loi et dans les fonctions régaliennes de la police et la justice, mais il n’y a rien de faux. L’Etat dirige les hommes par son discours et sa bonne parole. Il ressasse sans arrêts ses dix commandements qui sont autant de péchés capitaux proscrits et d’obligations facultatives prescrites comme le ferait tout bon médecin de campagne. Cette table de la loi est bien connue à force d’être rabâchée mollement, ce qui la décrédibilise.

 

Les pouvoirs publics trouvent capital et essentiel de lutter contre le surplus de déchets. Voilà le slogan percutant débité par une voix de femmelette qu’ils ont trouvé pour persuader les gens : « Réduisons vite nos déchets, ça déborde ». Attention, c’est pas bien. Moins engagé on meurt. Il faut vraiment beaucoup de bêtise collective pour cautionner un message aussi banal et inintelligent, à l’image des slogans de la sécurité routière qui sont autant d’appels à la débauche.

 

Autre exemple saisissant avec les interdits alimentaires. L’Inpes cumule les pubs niaises et la voix mollassonne qui va avec pour inciter les enfants à « ne pas manger trop gras, trop sucré, trop salé » et à « manger-bouger ». Elle n’a fait qu’acheter la paix entre les marques de soda et de barres chocolatées et les autorités de régulation de la publicité, qui se contentent de messages cosmétiques et illisibles en bas de votre écran pour avoir la conscience tranquille.

 

Les adultes ont aussi droit à leur leçon de savoir-vivre. On leur déconseille l’alcool car cela ne résoudra pas leurs problèmes. Cela dit, l’eau et le lait non plus. On leur écrit sur les paquets de cigarettes à six euros que « fumer tue » et on enfonce le clou avec des images de poumons noirs. Ce parti-pris de choquer pour dissuader et d’impacter pour convaincre est faux du début à la fin. Les études psycho-cognitives le prouvent : on ne change de comportement que si on craint en la probabilité de survenue et non la gravité des conséquences et que si on l’a vécu avant pour le garder en mémoire. Or on n’a pas l’expérience de ce qu’on ne connait pas.

 

Voilà pourquoi les jeunes se croient immortels même quand ils voient les vieux mourir et pourquoi les bien-portants ne surveillent pas leur hygiène de vie même quand ils connaissent les conséquences d’une alimentation négligée. Pour être efficaces, les campagnes nationales de prévention devraient davantage responsabiliser les individus au lieu de les infantiliser. Il faudrait informer sur les risques encourus pour se dédouaner en cas de drame. Les collectifs si prompts à se plaindre seraient calmés et chacun réfléchirait aux conséquences de ses actes avant d’agir.

 

Après tout à 18 ans, on est à majeur et vacciné. Il faut s’en montrer digne et justifier la confiance de la société en sa responsabilité individuelle. C’est par son comportement qu’on dit ce qu’on est. Cette maxime devrait guider chacune de nos actions et le besoin de préserver la fierté qu’on se doit à soi-même désinciterait de nombreux aventuriers de faire n’importe quoi. Car l’argument le plus efficace pour décourager d’adopter un comportement est toujours le même : la disqualification sociale. Car le regard des autres compte énormément pour soi.

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