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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 22:32

« Christophe Colomb fut le premier socialiste : il ne savait pas où il allait,

il ignorait où il se trouvait et il faisait tout ça aux frais du contribuable »

 

Winston CHURCHILL (1874-1965) – Homme politique anglais et fan de Gérard Collomb

 

 

La France est en crise et personne ne l’apprend. Une crise économique, avec le ciel qui nous tombe sur la dette et notre incapacité à trouver le mode d’emploi contre le chômage. Une crise sociale, avec le creusement des inégalités et le délitement du vivre-ensemble. Une crise morale, avec l’absence d’idéal et d’identité nationale qui s’ajoute à une perte des repères et des valeurs. Pour y remédier, il faudrait un gouvernement qui tienne fermement le gouvernail. Or il a déjà bien du mal à se gouverner lui-même, rajoutant sa propre crise aux crises du pays.

 

Le docteur qui soigne la France est bien malade. Il est critiqué car il n’agit pas ou pas très vite contre le délabrement économique, à l’image du président François Hollande qui n’est capable de rien et moins encore de résolution. Il est dans une situation critique car il a gaspillé son état de grâce à supprimer les mesures du précédent gouvernement au lieu de promouvoir les siennes, mais il avait trop peur d’être impopulaire et a fini par l’être en ne faisant rien. Or il excelle le plus dans la critique qu’il assène avec une certitude décapante à la droite, pensant avoir réduit les déficits et relancé l’Europe en trois mois alors que cinq ans ne lui suffiraient pas.

 

« Le meilleur moyen de renverser un gouvernement, c’est d’en faire partie », disait Talleyrand. L’équipe de Jean-Marc Ayrault n’a pas mis longtemps à tomber dans cette maladie bien française des couacs entre ministres. Aurélie Filippetti et Jérôme Cahuzac s’écharpent sur la taxe sur les ordis et la publicité à la télé comme dans une scène de ménage. Cécile Duflot s’étrangle quand elle entend Arnaud Montebourg considérer le nucléaire comme une énergie d’avenir. Manuel Valls prône la fermeté de la police et Christiane Taubira pratique le laxisme de la justice. Vincent Peillon et Nicole Bricq parlent par inadvertance avant même que les arbitrages n’aient été rendus. C’est pourquoi les éléments de langage sont si utiles d’habitude.

 

Ce gouvernement fait chaque jour de plus qui passe la preuve de son incompétence et de son impréparation. Il nous inflige son amateurisme et peine à être au-dessus de l’emmêlée. Parti la fleur au fusil et un tracteur en guise de cerveau, il a reçu l’onction médiatique à sa nomination et déçu la population d’électeurs qui avaient naïvement cru en lui. Plus que tout, ce sont ses mensonges qui déçoivent et irritent. La gauche a promis la croissance, la justice et l’ordre alors qu’elle n’y croyait pas elle-même. Ainsi en retirant la taxe à 75%, le plafonnement du prix de l’essence et le droit de vote des étrangers, elle montre ce dont elle est incapable.

 

La droite est soulagée que la gauche ne fasse pas mieux qu’elle. Il n’y a rien de pire que de perdre le pouvoir et de voir l’adversaire le prendre et faire mieux. Cela ne garantit pas une victoire électorale ni en 2014 ni en 2017, mais c’est mieux que si c’était pire. Cinq mois après son élection, François Hollande est déjà plus impopulaire que Nicolas Sarkozy à cette altitude du mandat et ses débuts sont définitivement ratés au contraire de son ex et futur rival. Il n’y a pourtant pas de quoi sourire : le pays sera dans un état déplorable quand il faudra le récupérer.

 

C’est presque avec étonnement que les naïves ont constaté que le chômage était aussi de 10% sous la gauche. Ce n’est pas avec les mesures ânonnées plus qu’annoncées que la situation va se redresser, puisque François Hollande s’est empressé de mettre en panne tous les moteurs de la croissance française. Sa contreréforme grève la consommation, l’investissement et la compétitivité. Elle déprime l’offre et la demande et consacre sans le vouloir le rentier et le plaisancier au détriment du créateur et du travailleur, en s’obstinant à maintenir les 35 heures.

 

Le drame c’est que la droite n’a pas fait mieux. Le gouvernement est ingouvernable et ne sait pas gouverner quelque soit le bord politique. Il est impopulaire car il ne fait pas les bons choix et ne sait pas en parler aux français. Il en est ainsi aussi de la gestion de la canicule en 2003, de la maitrise des émeutes de banlieue en 2005, du psychodrame Hadopi en 2009, de l’expulsion des roms en 2010 ou de la crise tunisienne en 2011. Mais dans l’opposition, il est facile de prétendre faire de la cuisine alors qu’on n’est que marchand de casseroles.

 

La solution de facilité pour l’UMP serait d’attendre sans dommage les bévues et bavures du gouvernement avant d’ouvrir la besace lors des élections intermédiaires. Le PS a utilisé cette stratégie après 2002 et elle a mis 10 ans à réussir. Ne rien faire, c’est prendre le risque de laisser les autres faire à sa place. François Hollande ne sera pas comme Nicolas Sarkozy un président que les français auront appris à détester, suffisamment pour vouloir le démissionner. Il ne sera qu’un capitaine de chaloupe, pris dans les remous des bêtises de son propre gouvernement.

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