« Le mariage est la cause principale de divorce »
Oscar WILDE (1854-1900) – Ecrivain britannique et statisticien stupide
C’était une idée jetée au hasard par François Hollande durant la campagne : le mariage homosexuel. Il n’a fait en cela que suivre le projet socialiste voté en avril 2011 sous la pression de Martine Aubry et des associations de défense des minorités sexuelles. Les lobbys tiennent la politique par le bout du nez. Un projet de loi devrait voir le jour en 2013 et cette réforme des mœurs sera passée en France sans débat ni discussion. Le PS avait préparé les esprits en 2000 avec son fameux Pacs, la Canada Dry du mariage. Au moins, il a de la suite dans les idées.
Au départ, le mariage est l’un des sept sacrements de la religion chrétienne. Il scelle l’union d’un homme et d’une femme pour générer une descendance sur terre. C’est pourquoi le pouvoir politique n’a pas hésité à le laïciser pour en faire le socle conservateur de la société. Par les pouvoirs qui lui sont conférés, le maire déclare mari et femme ses administrés pour qu’ils fondent une famille. Une société qui fait des mariages fait des bébés et assure sa survie.
Les prélats et les édiles ont donc les oreilles qui saignent quand on leur certifie qu’il est possible de célébrer une union entre deux hommes ou deux femmes. Les mœurs évoluent plus vite que les lois, même si celles-ci rattrapent leur retard. En 1974, les femmes obtenaient enfin le divorce par consentement mutuel pour ne plus être considérées comme des putains quand elles quittaient leur mari. En 2012, on parle de trouple pour désigner les couples à trois.
Avec l’individualisme, chacun veut être égal et différent. A la mode des autres mais à sa manière. Ces revendications passent par le meurtrier communautarisme, qui dessoude le lien social et multiplie les petites patries. Les musulmans veulent leurs fêtes religieuses même hors terre d’Islam. Les noirs veulent être autant représentés à la télé que les blancs même s’ils sont moins nombreux. Les homosexuels veulent se marier et même avoir des enfants.
Ce qu’on prend pour un caprice est bien dans l’air du temps. Les minorités veulent être visibles et la majorité cède toujours trop facilement à leurs chialeries. Surtout le mariage est une institution en crise comme la famille, l’école ou l’Etat. Deux tiers des unions se terminent en divorces et les jeunes se marient de plus en plus tard. On fait l’amour avant le mariage au lieu d’en éprouver après. Les sacs de riz et autres bouquets de la mariée ne font plus rêver et les français privilégient le concubinage et les relations flexibles. L’union libre, comme on dit pour qualifier ces couples qui vivent dans l’amour libre et se séparent sans regret et sans formalités.
Il est ainsi plus facile d’aller voir ailleurs et de se libérer de ses obligations. La fidélité sur le long terme est devenue un fantasme dans notre société du zapping où on veut plusieurs vies dans une vie. L’exemple vient d’en haut. Nicolas Sarkozy est devenu grand-père puis redevenu papa après avoir divorcé deux fois. François Hollande a eu quatre enfants hors mariage et vit avec une première dame qu’il n’a même pas épousé. On comprend que donner le mariage aux homosexuels ne pourrait pas empirer la situation. De toute façon elle ne peut plus.
De là à en faire la panacée, il n’y a qu’un pas qu’on se gardera bien de franchir. Il ne faut pas croire les poètes qui font du mariage le rempart de l’amour contre la guerre. Ils veulent marier les curés pour qu’ils ne violent pas les enfants de la même manière qu’ils veulent marier les homosexuels pour leur donner l’illusion qu’ils ne sont pas différents. Or cette différence de traitement médiatique montre bien le chemin qu’il reste à parcourir avant qu’on ne regarde plus l’orientation sexuelle comme un critère discriminant. Le débat actuel montre qu’il est long.
Maintenant, il faudrait laisser les unions libres et ne plus s’immiscer dans la vie privée. C’est valable pour la religion, où l’Eglise catholique applique des sermons comme au 15 août pour réclamer de vrais parents sans faire son devoir de les aider à être bons. C’est aussi valable pour la politique, qui se mêle de tout et ne solutionne rien. Le mariage homosexuel va encore ouvrir une brèche pour les revendications sociales isolationnistes. Voilà un argument que la droite pourrait utiliser au lieu de son refrain conservateur et dépassé de la tradition du mariage.