« Salauds de pauvres ! »
Jean GABIN (1904-1976) – Acteur français et gars du peuple
Le gouvernement parle enfin de faire des réformes. On ne s’attendait juste pas à celle-là en premier. Manuel Valls à la City puis Emmanuel Macron dans le JDD ont tour à tour dit qu’il fallait réduire les indemnités chômage, mesure censée faciliter le retour à l’emploi. Problème : François Hollande ne voit pas l’opportunité et le PS est résolument contre. Pourquoi s’attaquer aux allocations chômage alors que le chômage augmente tous les jours ? Ce serait aggraver la précarité des plus pauvres.
Bien curieuse vision de la solidarité que de s’attaquer d’abord aux chômeurs et non aux travailleurs. Un assouplissement du code du travail aurait été plus à-propos, afin que les seconds ne soient plus surprotégés par rapport aux premiers. Mais cela montre bien le mépris que les socialistes éprouvent à l’égard des gens de peu. Les preuves ne manquent pas. Aquilino Morelle qui se fait cirer les pompes à l’Élysée. Emmanuel Macron qui stigmatise les « illettrées » de Gad. François Hollande qui se fout de la gueule des « sans-dents ». Ils prétendent défendre les plus démunis et les plus modestes. Pourtant ils vivent dans le luxe et n’aiment pas les gagne-petit.
C’est sous la gauche que la France s’appauvrit. Les chiffres du nombre de foyers vivant sous le seuil de pauvreté et des inégalités entre les très pauvres et les très riches en attestent. Elle n’a rien fait contre les abus qu’elle dénonçait chez ceux qui gagnent de l’argent facile alors qu’il n’y en a pas assez pour donner du travail à tous. Elle s’est juste contentée de compter les points, se ralliant à la finance après l’avoir dénoncée et augmentant les impôts de tous au détriment du pouvoir d’achat.
D’où la colère des classes modestes, qui se tournent vers le Front national qui est devenu le premier parti ouvrier de France. Un vote que la gauche réprouve avec ses leçons de morale et son insupportable surplomb intellectuel. Au lieu de leur parler pour essayer de les comprendre, la gauche sous-estime leur intelligence et veut leur expliquer les raisons inconscientes de leurs actes en se lançant dans des débats sociétaux sans fin sur leurs besoins immatériels. Or l’échec de la pensée de gauche, c’est d’oublier qu’on est homme avant d’être citoyen et qu’on a besoin de se loger et de travailler avant de voter et de s’engager. Preuve qu’elle est coupée du peuple.
Une gauche coupée du peuple
La seule ambition des socialistes est de faire peuple pour faire oublier qu’ils sont dans l’élite et de faire populo pour faire oublier qu’ils sont intello. Publier les revenus mirobolants des ministres comme autant d’incitations à la violence pour ceux qui n’ont même pas le rêve d’être aussi riches. La gauche du peuple est morte parce que la gauche des valeurs est morte. Avant la gauche ressemblait à ceux qu’elle représentait. Aujourd’hui elle représente seulement ceux qui lui ressemblent.
La droite aussi doit se remettre en question si elle veut survivre au peuple. Elle doit sortir de sa caricature, celle de n’être bonne qu’à faire des cadeaux aux riches comme le bouclier fiscal ou l’abolition de l’ISF. Elle doit rompre avec sa pensée élitiste pour renouer avec l’électorat populaire et cesser de céder aux vertiges du dialectisme et de ses phrases toutes faites sur la tolérance et l’immigration. Non, nos faiblesses ne sont pas des forces. Ce sont juste des faiblesses.
Il faut se remettre à écouter la France profonde, celle qui pense avec son bon sens paysan et non avec du charabia intellectuel. Tout en gardant la hauteur de vue et en disant les choses. Il faut ouvrir des voies si on pense qu’elles sont bonnes, même si le peuple est contre. Le manque de réforme n’est pas que de la faute du peuple, il vient aussi du manque de courage de ses élites. Il faut réagir et agir pour qu’il y ait moins de pauvres et plus de riches et pour partager la richesse et non la misère.