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16 octobre 2014 4 16 /10 /octobre /2014 08:24

« Salauds de pauvres ! »

 

Jean GABIN (1904-1976) – Acteur français et gars du peuple

 

Le gouvernement parle enfin de faire des réformes. On ne s’attendait juste pas à celle-là en premier. Manuel Valls à la City puis Emmanuel Macron dans le JDD ont tour à tour dit qu’il fallait réduire les indemnités chômage, mesure censée faciliter le retour à l’emploi. Problème : François Hollande ne voit pas l’opportunité et le PS est résolument contre. Pourquoi s’attaquer aux allocations chômage alors que le chômage augmente tous les jours ? Ce serait aggraver la précarité des plus pauvres.

 

Bien curieuse vision de la solidarité que de s’attaquer d’abord aux chômeurs et non aux travailleurs. Un assouplissement du code du travail aurait été plus à-propos, afin que les seconds ne soient plus surprotégés par rapport aux premiers. Mais cela montre bien le mépris que les socialistes éprouvent à l’égard des gens de peu. Les preuves ne manquent pas. Aquilino Morelle qui se fait cirer les pompes à l’Élysée. Emmanuel Macron qui stigmatise les « illettrées » de Gad. François Hollande qui se fout de la gueule des « sans-dents ». Ils prétendent défendre les plus démunis et les plus modestes. Pourtant ils vivent dans le luxe et n’aiment pas les gagne-petit.

C’est sous la gauche que la France s’appauvrit. Les chiffres du nombre de foyers vivant sous le seuil de pauvreté et des inégalités entre les très pauvres et les très riches en attestent. Elle n’a rien fait contre les abus qu’elle dénonçait chez ceux qui gagnent de l’argent facile alors qu’il n’y en a pas assez pour donner du travail à tous. Elle s’est juste contentée de compter les points, se ralliant à la finance après l’avoir dénoncée et augmentant les impôts de tous au détriment du pouvoir d’achat.

 

D’où la colère des classes modestes, qui se tournent vers le Front national qui est devenu le premier parti ouvrier de France. Un vote que la gauche réprouve avec ses leçons de morale et son insupportable surplomb intellectuel. Au lieu de leur parler pour essayer de les comprendre, la gauche sous-estime leur intelligence et veut leur expliquer les raisons inconscientes de leurs actes en se lançant dans des débats sociétaux sans fin sur leurs besoins immatériels. Or l’échec de la pensée de gauche, c’est d’oublier qu’on est homme avant d’être citoyen et qu’on a besoin de se loger et de travailler avant de voter et de s’engager. Preuve qu’elle est coupée du peuple.

 

Une gauche coupée du peuple

 

La seule ambition des socialistes est de faire peuple pour faire oublier qu’ils sont dans l’élite et de faire populo pour faire oublier qu’ils sont intello. Publier les revenus mirobolants des ministres comme autant d’incitations à la violence pour ceux qui n’ont même pas le rêve d’être aussi riches. La gauche du peuple est morte parce que la gauche des valeurs est morte. Avant la gauche ressemblait à ceux qu’elle représentait. Aujourd’hui elle représente seulement ceux qui lui ressemblent.

 

La droite aussi doit se remettre en question si elle veut survivre au peuple. Elle doit sortir de sa caricature, celle de n’être bonne qu’à faire des cadeaux aux riches comme le bouclier fiscal ou l’abolition de l’ISF. Elle doit rompre avec sa pensée élitiste pour renouer avec l’électorat populaire et cesser de céder aux vertiges du dialectisme et de ses phrases toutes faites sur la tolérance et l’immigration. Non, nos faiblesses ne sont pas des forces. Ce sont juste des faiblesses.

 

Il faut se remettre à écouter la France profonde, celle qui pense avec son bon sens paysan et non avec du charabia intellectuel. Tout en gardant la hauteur de vue et en disant les choses. Il faut ouvrir des voies si on pense qu’elles sont bonnes, même si le peuple est contre. Le manque de réforme n’est pas que de la faute du peuple, il vient aussi du manque de courage de ses élites. Il faut réagir et agir pour qu’il y ait moins de pauvres et plus de riches et pour partager la richesse et non la misère.

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15 octobre 2014 3 15 /10 /octobre /2014 08:52

« La langue de bois, langue écologique qui ne pollue pas la pensée

dans la mesure où elle n'en contient pas »

 

Jean-Michel RIBES (1946) – Écrivain français et écolo bobo

 

Il n’y a plus de préoccupation écologique en France. La crise économique est sans doute passée par là, faisant revenir les citoyens et leurs dirigeants à des soucis plus prosaïques. Les verts ont été bien incapables d’infléchir la ligne gouvernementale en matière de développement durable. Ils ont donc repris leur fonction tribunitienne, qui consiste à pouvoir tout dire en sachant qu’on ne peut rien faire. Alors que le climat continue de changer, ses augustes défenseurs sont inaudibles. L’écologie est en transition, en attendant un jour peut-être la transition énergétique.

 

Faute de la coopération mondiale indispensable pour régler le problème, la France tente d’agir seule avec ses petits bras, souvent contre ses propres intérêts. Exemple avec l’écotaxe poids lourds, qui devait faire payer les camions qui polluent notre air afin de financer les grandes infrastructures routières. A priori rien de gênant à taxer des opérateurs privés qui génèrent une externalité négative et contournent les péages autoroutiers en prenant les routes départementales. C’est le principe normal du « pollueur-payeur ».

 

Cela le devient quand la réforme est menée aussi mal. Les bonnets rouges bretons vandalisent des portiques ? La gauche recule. Le contrat signé avec Éco Mouv’ n’est pas honoré alors qu’il prévoyait des pénalités ahurissantes en cas de désistement ? La droite se défausse, et oublie qu’elle a négocié le contrat. Il est toujours difficile de prêcher dans le désert, surtout quand la route est longue. C’est ce à quoi a renoncé la nouvelle ministre de l’écologie Ségolène Royal.

 

La transition écologique, une hérésie économique

 

Elle a fait adopter par le parlement sa loi sur la transition énergétique, qui devait être l’une des plus importantes du quinquennat. C'était l’occasion de concrétiser en beauté son retour, rendu possible par la disgrâce de son ancienne rivale Valérie Trierweiler. Elle s’est donc appliquée, sur un dossier technique. Le projet prévoit en effet une révision de la réglementation thermique et des incitations à l’utilisation de matériaux basse consommation dans la rénovation et la construction de logements.

 

Une usine à gaz, dont l’impact sera sûrement marginal au regard des enjeux de la surconsommation d’énergie. Un projet décevant, loin des initiatives prises lors du Grenelle de l’environnement sous le mandat précédent et que la gauche écolo-bobo a tant critiqué. Un programme de sous-secrétaire d’État à l’environnement, ce qui du reste aurait toujours dû être la place de Ségolène Royal. Le chat est bien maigre.

 

La gauche avait pourtant fait de la transition écologique un axe fort de son retour au pouvoir. Mais c’est un mot-valise, auquel chacun peut conférer le sens qu’il veut en fonction de son interlocuteur. Pire, c’est une hérésie économique. Une fumisterie qui a ses ayatollahs. Les plus mous prônent une croissance verte basée sur les énergies renouvelables et des secteurs de pointe de l’économie immatérielle dans lesquels la France n’est justement pas du tout en pointe. Les plus durs parlent de sobriété heureuse ou de décroissance, pensant que la prospérité n’est plus possible en France et qu’elle est condamnée à gérer la pénurie. Bref, c’est aussi une connerie politique. Un débat qu’on sort quand on n’a plus de prise sur l’économie et le réel.

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14 octobre 2014 2 14 /10 /octobre /2014 08:39

« Faisons des différences qui nous divisent des différences qui s’additionnent »

 

Laurent WAUQUIEZ (1975) – Homme politique et nul en maths

 

S’il y a bien quelque chose de pire qu’une campagne à la présidence de l’UMP, c’est une campagne à la présidence de l’UDI. Chacun y affirme le plus durement possible son indépendance par rapport à la droite et son mépris pour le parti unique, comme s’il s’agissait d’une campagne d’extrême centre. Et pourtant, jamais le centre n’a été aussi faible qu’en ce moment tant il est absent des médias et des sondages. Il n’est plus une alternative au duel droite-gauche. C’est le FN qui a empoché la mise.

 

L’Union des démocrates et indépendants est un agglomérat de partis créés en 2012 par Jean-Louis Borloo. Le seul qui avait vraiment du poids, mais sa pneumonie l’a obligé à se retirer de la vie politique et son parti quasiment avec. Déjà les cartes ont été rebattues, notamment au Parti radical valoisien où le maire de Nancy Laurent Hénart a été élu face à la pourtant très médiatique Rama Yade. Et voilà que le parti centriste doit se retrouver un chef alors qu’il n’a pour l’instant que quatre candidats.  

 

Jean-Christophe Lagarde, le maire de Drancy qui a torpillé la candidature d’Hervé Morin et du Nouveau centre en 2012. Hervé Morin, l’ancien ministre de la défense de Nicolas Sarkozy qui dit tant de mal de lui après avoir trahi de la même manière François Bayrou et l’UDF en 2007. Yves Jégo, sosie officiel de Mr Bean et le plus extrême dans sa volonté d’indépendance du centre par rapport à la droite. Jean-Christophe Fromantin, maire de Neuilly et pas grand-chose d'autre à part cela.

 

Un positionnement risqué tant il faudra être unis en 2017. L’UMP veut inclure l’UDI à sa grande primaire ouverte. Mais une deuxième non-candidature du centre après 2012 signifierait sa mort tant on n’existe que par l’élection présidentielle sous la Ve République. François Bayrou a déjà avancé en se rapprochant d’Alain Juppé, après avoir profité de son alliance avec Jean-Louis Borloo au sein de l’Alternative puis de son retrait pour cannibaliser de nouveau le centre avec son micro-parti du Modem.

 

Être ou ne pas être avec l’UMP…

 

Être ou ne pas être avec l’UMP, telle est la question. Dans leur souci de créer une droite et un centre pluralistes et non unijambistes, les centristes en rajoutent dans l’affirmation de leurs différences avec la droite. Et c’est quand on les voit refuser les avances de Manuel Valls qu’on se souvient qu’ils ne sont ni de gauche ni de gauche, mais bien de droite. Parfois plus à droite que la droite elle-même, notamment sur le libéralisme. C’est le problème du centriste : on ne sait jamais s’il part ou s’il s’en va.

 

La nouvelle voie est donc une impasse. L’UDI jouera jusqu’au bout la surenchère de congrès mais on connait le résultat final : il est trop dépendant de ses alliances avec l’UMP en local pour s’en séparer. Il tient à ses maires et à ses députés. L’UDI est aussi esclave de l’UMP que le PCF l’est du PS. Les scrutins prévus en 2015 seront un bon révélateur de l’état de l’union entre les deux partis. Ils étaient ensemble aux élections municipales et séparés aux élections européennes. On a vu les résultats.

 

Les deux partis sont à un tournant, les deux en même temps. Soit ils changent ensemble, et se réunissent dans une plateforme électorale commune prélude à un futur gouvernement de coalition. Soit ils préfèrent jouer les manœuvres d’appareil, où Nicolas Sarkozy sera le repoussoir et Alain Juppé l’homme qui les diviserait le moins. Après avoir voulu tuer le centre qu’il dit incarner en créant l’UMP en 2002. 

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