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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 23:28

« La différence entre l’extrême droite et la droite,

c’est la différence entre une arrière-pensée et une pensée »

 

Laurent FABIUS (1946) – Homme politique français et homme de gauche

 

 

Avant la reconquête, il y aura la refondation. C’était écrit : l’UMP n’aurait pas la partie facile sur le chemin de son retour au pouvoir. Le parti vient d’éprouver la honte avec sa guerre des chefs qui a fini en combat de rue. C’est tant mieux : il ne peut que faire mieux. Mais d’ici 2014 voire 2017, il faudra recoudre les plaies et résoudre les biais de la droite. Cela passera par un projet pour ne pas arriver aussi mal préparé que le PS, une équipe pour organiser la riposte et apporter des réponses, et un chef pour mobiliser et rassembler une majorité de français.

 

Le mot d’ordre de Jean-François Copé est la résistance. Il faut chasser village par village l’occupant hollandais qui a envahi le pays. Cela passe par des victoires aux élections locales qui ne seront pas faciles à obtenir vues les raclées subies durant la dernière décennie. Le président du parti propose le rassemblement et la réconciliation et cela passe selon lui par la libération de courants. Encourager le développement de chapelles comme on a eu droit à la droite de Fillon et à la droite de Copé, c’est un moyen maladroit pour finalement flatter les courants d’opinion.

 

Car derrière le tumulte des faux comptes de la Cocoe, il y a eu un vote de motions. La droite forte de Guillaume Peltier et Geoffroy Didier (27,7%) l’a emporté avec ses propositions extrêmes et farfelues devant la droite sociale de Laurent Wauquiez (21,7%), la France moderne et humaniste de Luc Chatel et Jean-Pierre Raffarin (18,2%), les Gaullistes en mouvement de MAM (12,3%), la droite populaire de Thierry Mariani (10,9%) et la boîte à idées de la nouvelle donne (9,2%). Les jeunes sont plus à droite, la décomplexée. Ils n’ont plus aucun tabou.

 

Le plus court chemin c’est la ligne droite. On croit à tort que pour gagner une élection il faut rassembler. La défaite de François Fillon, mendésiste comme François Hollande, prouve en fait qu’il faut avant tout mobiliser son camp. C’est la tactique Buisson : elle nous a donné la victoire en 2007 avec 53% et elle a limité la casse en 2012 avec 48%. On peut être gêné par ce mode de pensée, mais il est plus gênant de ne pas en comprendre l’efficacité. Ce serait ne pas avoir saisi qu’une élection se gagne avant tout dans son camp et non en draguant le voisin.

 

C’est pourquoi la droitisation serait une mauvaise idée. Le rapprochement avec les idées ou la fusion avec l’appareil du FN condamneraient à coup sûr l’UMP à perdre ses électeurs au centre. Ce parti a été créé pour réunir les composantes de la droite et du centre, non pour les diviser. Il faudra donc tremper dans un peu de lait la chocolatine qui a si bien permis à Jean-François Copé de mobiliser la droite volontaire. Celle-ci ne doit pas être extrême mais suivre le droit fil de ses idées. Le courage ne doit pas devenir de l’inconscience : il faudra être efficace.

 

La ligne droite, c’est défendre le programme de la vraie droite républicaine et enfin oser l’appliquer. La liberté, avec la baisse des impôts. Le travail, avec la fin des 35 heures. Le mérite, avec la récompense de l’effort. L’ordre, avec l’éducation du citoyen. L’autorité, avec le respect des règles. La nation, avec le retour de la France. A cela il faudra rajouter de la sagesse et de la responsabilité, mais aussi de la générosité et de l’empathie. L’UMP ne doit pas être l’opposition sniper qui tire sur tout ce qui bouge en France, mais au contraire le défenseur des français.

 

La question n’est pas de savoir s’il faut être plus ou moins à droite. La stratégie du parti unique a échoué. Depuis 2002, la droite perd toutes les élections intermédiaires. Il ne faut pas accabler l’UDI car au moins elle mobilisera des électeurs au 1er tour pour qu’ils se reportent sur l’UMP au 2ème. Mais la technique de la balkanisation serait pire encore. Avant 2002, la droite était invisible et illisible tant elle avait de partis. Ceux qui suivent le groupe R-UMP sont aussi criminels que ceux qui s’entêtent à mettre leurs pas dans le sillage des souverainistes du MPF.

 

Face à la gauche et son mal congénital de croire que ses idées font forcément le bien, le centre sera une force d’appoint en soutien et l’extrême droite une force d’acompte en garantie. Le juste milieu, ce sera le bon sens que nous mettrons enfin en exerçant le pouvoir pour aider les français. Avant de se lancer dans ce défi trépidant et palpitant, il faut mener notre révolution interne. D’un côté en donnant enfin la parole au militant au lieu d’en faire un supporter. De l’autre en faisant enfin le procès du sarkozysme. Le temps du rapport Khrouchtchev est arrivé.

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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 23:05

« Entre le faible et le fort, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit »

 

Henri LACORDAIRE (1802-1861) – Religieux français et relais qui relie  

 

 

On dit souvent qu’une nation respire par les pores du social. La vie d’un pays serait une énergie invisible agissant comme une monade. Elle lie les gens entre eux et crée une société en réseau. Le progrès économique est alors tenu pour responsable de la désintégration du lien qui unit dans un même pacte les membres d’une communauté. L’individualisme et la passion pour l’argent l’emportent alors sur l’amour du prochain et l’égalitarisme. Le désintérêt est en jachère.

 

Chacun mène sa vie parallèle sur les réseaux sociaux d’internet au lieu de participer à la vraie vie sociale qui l’entoure. Qui l’encercle, tant le lien social est devenu un lieu d’oppression et une prison pour ceux qui ne voient plus de salut dans le destin collectif du peuple. La France est pessimiste pour elle-même mais les français voient leur avenir en rose. Ce n’est pas la bonne couleur. La solidarité est avant tout un enjeu politique. Un pays qui se désintéresse de lui-même en ne votant pas aux élections verra ses citoyens ne pas se porter secours en cas de danger.

 

Les associations sont le cœur du corps social. Stimulées par la loi et par de généreuses subventions, elles rendent les gens dynamiques et aident les personnes en difficulté. Relais local apprécié, le club de foot est aussi performant que la soupe populaire ou l’amicale des retraités pour lutter contre l’exclusion et ramener dans le groupe les éléments isolés. C’est parce qu’elles remplacent des instances politiques dépassées que ces structures sociales tuent la cohésion vitale à petit feu. En multipliant les actions isolées, on incite chacun à créer sa petite patrie à part.

 

L’Etat devrait les mutualiser et faire des synergies, le mot à la mode. Il en est de même des dépenses sociales de l’Etat-Providence. Il soigne tous les maux du berceau à la tombe et du sol au plafond : la pauvreté, l’insalubrité, la maladie, l’ignorance, le chômage, la vieillesse et la dépendance. Cette assurance tous risques croit exonérer les hommes de leurs obligations vis-à-vis de leurs semblables avec de l’argent alors qu’on ne coupe pas le lien social comme cela. Ils naissent dépendants des autres. Ils doivent mourir dépendants des autres. On n’y échappe pas.

 

Le lien social est vu comme une corde qui attache de force les gens entre eux, or l’Etat social est un geôlier plus redoutable encore avec la dictature des versements qu’il impose. Le travail des uns finance l’assistanat des autres alors que ce devrait être l’impôt qui devrait payer la solidarité. Le care est aux petits soins avec les personnes à mobilité réduite et malvoyantes et n’a pas d’euphémismes assez faibles pour déclamer sa désolante compassion. Les chèques emploi service font travailler les pauvres pour les riches et rétablissent le servage qu’on croyait disparu.

 

Le social ne vivra que si on réhabilite l’humain contre le monstre froid de la société. Les retraites doivent être financées par l’épargne individuelle et non par un système communiste et fascisant qui extorque et exproprie pour dilapider l’argent qu’il ne sait pas gérer. L’insertion ne passera que par l’activité car les gens dans la détresse ont autant besoin d’un revenu minimum pour vivre que d’une raison de croire, d’espérer et d’avoir envie. La solidarité nationale ne doit plus être aussi dispendieuse au point de vampiriser jusqu’à la solidarité familiale. Et l’amitié.

 

Le lien qui libère c’est celui qui incite à se tourner vers l’autre sans carotte ni bâton mais seulement avec un peu d’amour et d’amour-propre. Pour y parvenir, l’individu doit être en paix avec lui-même et donc retrouver la fierté de faire les choses tout seul. Il n’y a pas que l’argent dans la vie si on veut être heureux, mais on n’est vraiment libre que si on n’a les moyens de ses rêves. Car quand on n’est pas capable, c’est avant tout qu’on adapte et abaisse ses préférences.

 

La France ne comprend rien au social parce qu’elle le considère davantage comme une obligation que comme une solution. Elle ne comprend pas que dans un pays comme les Etats-Unis, les Etats fédérés refusent que l’Etat fédéral leur impose la sécurité sociale car c’est une atteinte à leur liberté. Elle refuse de comprendre que même un pouvoir qui fait le bien est un pouvoir qui fait mal et en fait trop. Chacun est capitaine de son navire et il le mène où il le veut.

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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 23:10

« Un compromis fait un bon parapluie, mais un mauvais toit »

 

Robert LOWELL (1917-1977) – Poète américain et engagé par ses promesses

 

 

Parmi les innombrables couacs du gouvernement, les malheurs de Cécile sont en bonne place. La ministre du logement Cécile Duflot a vu un bon nombre de ses décisions recalées ces derniers jours. Il y avait le projet de taxation progressive de la consommation de gaz, invalidé par le Conseil constitutionnel. Il y a la loi de programmation sur l’énergie, rejetée par le Sénat. Il y aura le décret de réquisition forcée des logements vides, digne d’un régime communiste.

 

La gauche n’a pas du tout le bon logiciel pour affronter la crise. Elle est restée bloquée sur son programme des années 1980 qui datait déjà des années 1950. Elle croit aider les classes populaires à payer moins cher la facture de gaz en transvasant l’impôt progressif, or elle favorise les classes moyennes qui seules ont les moyens d’isoler leur logement pour en améliorer les performances énergétiques. C’est la gauche bête. Elle croit bien faire or c’est de la fausse vertu.

 

On ne rappellera pas l’indécence de ses promesses de campagne pour ne pas souligner le gouffre qui les sépare de la réalité. En obligeant les communes à faire 20% de logement social et les particuliers à faire occuper leurs baraques, elle aggrave le problème qui ne se résoudra pas par la simple vente des terrains de l’Etat. Avec la trêve hivernale qui légitime par la loi l’impayé et la taxe d’habitation qui augmente, elle prend la mauvaise direction sur la voie de la solution.

 

Invisible à l’œil nu, le recul de la politique du logement est pourtant bien réel malgré la volonté affichée d’attribuer à tous les SDF une bicoque cet hiver dans les logements vides des méchants bailleurs. On en baille presque tant un tel dispositif est à 100 kilomètres de faire une politique. Le logement est avant tout un marché avec une offre et une demande. Il faut donc augmenter l’offre en incitant les propriétaires à louer alors que la loi les en dissuade tant. Il faut donc arrêter de nourrir artificiellement la hausse des prix en reversant des aides aux loyers qui vont directement dans la poche du propriétaire. Mais la gauche ne loue pas de telles initiatives.

 

C’est troublant qu’un gouvernement accorde si peu d’intérêt à la question de la précarité alors qu’il s’en arroge tant le monopole. Mais il a tout raté en favorisant la construction de HLM et de grands ensembles. Le logement collectif social a divisé la ville en deux, entre des quartiers vivants à l’aise et des quartiers populaires à l’écart. Là aussi une réflexion bête puisque la gauche a cru résoudre la crise du logement en en construisant. Or les gens ne veulent pas seulement un toit et être à l’abri. Le toit n’est qu’un moyen de se mettre à l’abri, du besoin.

 

La droite préconise une politique du logement qui voit plus loin, plus haut et plus vrai. Elle considère que le logement ne suffit pas à lui seul et qu’il faut y ajouter des zones d’emploi et des espaces de loisir. L’habitat n’est rien sans les commerces, les transports et les services publics qui les entourent. Il faut mettre de la culture pour attirer les gens. Il faut créer des zones franches pour allier et concilier propriété privée et logement social. Il faut inciter les locataires à vivre à côté et ensemble pour introduire de la mixité dans les villes. Il faut sortir du cadre.

 

La droite préconise une politique de l’habitat qui soit moins dure, moins rude et moins bête. Il faut promouvoir le bâti durable et les techniques qui récupèrent la fraîcheur du dehors en été et conservent la chaleur du dedans en hiver. La climatisation et le chauffage sont les pires ennemis de l’environnement et du portefeuille. Mais la laine de verre a un prix pour les plus pauvres qui habitent les maisons les plus vieilles. Ils n’ont pas les moyens de rénover leur cheminée non conforme à la réglementation écologiste. Eux aussi méritent une trêve hivernale.

 

C’est le signal qu’a envoyé le PCF, minorité dans la majorité, en s’alliant à l’UMP au sénat pour repousser la loi de la ministre pénalisait sans même s’en apercevoir les pauvres néo-résidents qui venaient à peine de finir de payer leurs nuits d’hôtels dans la voiture. Les riches paieront moins car ils étaleront leur électricité entre la résidence principale et leurs résidences secondaires. Mais Cécile Duflot l’ignore, en ministre d’été plus que ministre d’Etat qu’elle est.

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