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11 février 2013 1 11 /02 /février /2013 07:10

« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait »

 

Mark TWAIN (1835-1910) – Ecrivain américain et cousin de Shania

 

 

Et s’il réussissait ? Telle est la question qui ne devrait pas tarder à hanter la droite d’ici peu de temps si François Hollande continue ainsi de rassembler les petits succès et d’éviter les gros couacs. L’accord entre syndicats et patronat sur le contrat de travail, l’opération militaire au Mali, le vote du mariage pour tous… Autant de bons points que le président, en grand amateur de sport, a su marquer pour commencer l’année 2013. Cela ne fait pas oublier les points noirs ni remonter sa côte de popularité à 40%. Mais c’est de la confiance accumulée pour 2017.

 

Et s’il réussissait ? François Hollande a tellement raté son entrée en matière qu’on voit mal comment il ne pourrait pas relever le niveau d’ici la fin. Son début de mandat fut marqué par l’inaction et l’indécision. Sa dernière ligne droite pourrait être sauvée par un redressement de la conjoncture économique. Personne ne croit que sa taxe à 75% sur les ultra-riches ou ses 60000 postes d’enseignants supplémentaires sauveront la patrie en danger. Mais tous craignent qu’il n’ait la chance de tomber sur une période de croissance au contraire de son prédécesseur.

 

Et s’il réussissait ? On a tous douté des facultés de François Hollande à devenir un chef. On a besoin d’un capitaine qui tienne la barre dans la tempête, or il n’a rien d’un Magellan. Mais c’est un faux mou. Sa fermeté comme chef des armées dans le dossier malien l’a prouvé. Celui qu’on annonçait être un président normal, modeste et banal se révèle à l’usage capable de charisme. Presque d’héroïsme. Qu’importe que ce ne soit que de la poudre aux yeux et que la fermeté des mots n’ait d’égale que la faiblesse des actes. Il assure, ou fait semblant d’assurer.

 

Et s’il réussissait ? Tout le monde le sous-estimait et s’attendait à ce que lui gicle dans les mains le sang de l’échec. Or une fois de plus, il fera tout pour se les laver. Il ne prend aucune décision impopulaire pour ne pas faire de mécontents, tel un doux despote qui amuse et abuse son peuple. Il n’a pas créé d’illusion pour ne pas créer de désillusion. Il n’assume qu’à moitié la position de président actif plongé dans le quotidien et préfère celle de président arbitre protégé par le long terme et par son 1er ministre. C’est un gros malin, doublé d’un fin manœuvrier.

 

Et s’il réussissait ? François Hollande a au moins l’avantage d’être moins fougueux que Nicolas Sarkozy et moins direct que Jean-François Copé. Cela lui donne toujours la possibilité d’utiliser une de ces stratégies de billard à trois bandes qui l’ont si souvent aidé par le passé. Tel le bouchon balloté au grès des courants, il sent mieux que quiconque le sens du vent d’opinion et saura en jouer le moment venu. Ses incantations inutiles et son attentisme navrant n’y feront rien : il n’y aura pas d’anti-hollandistes primaires comme il y eut des anti-sarkozystes primaires.

 

Et s’il réussissait ? Il faut oublier la campagne et les promesses non tenues. On est passé à l’heure du bilan après celle du projet. Or la comparaison avec celui de Nicolas Sarkozy est cruelle : il ne fait pas pire. Il fait même pareil : du chômage en hausse, des couacs à gogo, des scandales avec sa femme, des guerres en papier, des réformes révolutionnaires en carton et des chiffres de l’insécurité constamment en hausse. L’UMP dit qu’il met la France à genoux, or elle manque trop d’entrain et subit trop de défiance pour arriver à inverser le jugement des français.

 

Et s’il réussissait ? En France, personne n’aime le président mais l’impopularité relative de François Hollande restera toujours flottante. Elle ne prêtera pas à conséquences sur le plan électoral. Le danger viendra comme souvent de l’intérieur. Le président semble maîtriser le PS comme à la grande époque, or les vrais déçus du hollandisme sont à gauche. Avant que ne s’officialise la division avec les autres forces de la majorité aux élections présidentielles de 2017, Jean-Luc Mélenchon et Jean-Vincent Placé auront le temps de lui faire du tort par leur parole.

 

Et s’il réussissait ? François Hollande peut être réélu en 2017 par défaut. Les français s’apercevraient qu’il serait la moins mauvaise des solutions, dans la consternation générale. S’il a su gagner par accident en 2012, pourquoi ne gagnerait-il pas par hasard en 2017 ? Il faudrait alors lui trouver un défaut, un point noir dans son bilan comme ce chômage qui fait un millier de nouvelles victimes chaque jour et qui est jusqu’ici son grand constat d’échec. Ou alors il faudrait lui trouver un rival, qu’on désire plutôt que de seulement le tolérer. Et s’il revenait ?

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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 06:27

« En règle générale, aucun homme dans l’embarras n’est jamais tout à fait honnête »

 

William TACKERAY (1811-1863) – Ecrivain britannique et bel escroc

 

 

DSK ne se tire pas d’affaires. Toujours partant en revanche pour tirer un coup, l’ancien roi des sondages est de nouveau mis en examen pour une histoire de cul avec les accusations de proxénétisme au Carlton de Lille. Après le Sofitel de Manhattan, encore un hôtel ! Jamais le moins cher. Confronté à une escort girl alors que se prépare le divorce d’avec sa femme, il s’est bien habitué aux procès depuis qu’il a échappé à l’enfer de l’affaire Nafissatou Diallo. Lui qui se prenait pour un grand séducteur et qui croyait avoir « an affair » avec la femme de chambre.

 

Sa complainte sur cette justice qui peut « vous broyer » au JT de TF1 n’a définitivement convaincu personne. DSK est poursuivi pour des affaires, à moins que ce ne soient les affaires qui le poursuivent. Si le procès qui se prépare est moins médiatique que celui de New York, il pourrait bien pourtant avoir raison de ce repris de justesse qui a déjà échappé aux griffes des juges dans un cas de conflit d’intérêts quand il était ministre de l’économie sous Lionel Jospin et aux accusations de déboutonnage du chemisier de Tristane Banon. Sans parler des autres.

 

Tout, tout, tout, vous saurez tout sur DSK ! La presse française semble bien décidée à révéler chacun des détails sordides de ces affaires de mœurs, des rapports non dissimulés avec Anne Mansouret dans un couloir de l’Assemblée au montant exact de la somme qu’il aura dû débourser pour enfin en finir avec ses déboires judiciaires aux Etats-Unis. Ce choix des médias est aussi vulgaire que le personnage, passionné de transparence quand il s’agit de déshabiller les jolies filles qui tarifent leurs rapports sexuels et de parties fines alors qu’il est si balourd.

 

DSK avait pourtant tout pour réussir. Une gueule, qui fait se pâmer les électrices au plus grand bonheur de ce dragueur invétéré. Du coffre, lui donnant toujours cette démarche un peu lourde qui confère toujours du crédit à ce qu’il dit. De la compétence, celle qu’il offrit en tant qu’ancien professeur d’économie quand il devint grâce à l’aide de Nicolas Sarkozy directeur du Fonds monétaire international. Sa femme, journaliste de profession et dont la vocation lui était entièrement dédiée. Il savait parler, il aimait charmer, il pouvait gagner. Il ne voulait pas y aller.

 

C’est ainsi que tous ses biographes interprètent son coup de folie du 14 mai 2011 qui l’élimina par la petite porte de la course à l’Elysée alors qu’elle était grande ouverte. Ses rivaux et ses amis, de Nicolas Sarkozy à François Hollande, savaient qu’il était porté sur la blondine et ils ne furent pas surpris. DSK n’a jamais rêvé de devenir président de la république. Sa seule ambition dans la vie aura été de baiser, quitte à prendre le risque de participer à des partouses où tout le monde reconnaissait le favori de l’élection présidentielle. Un vrai véhicule à MST.

 

Il sautait sur tout ce qui bouge mais les mandats l’intéressèrent finalement moins que les nanas. Il était élu de Sarcelles alors que cette cité lui ressemble si peu. Il avait créé un courant strauss-kahnien qui avait fini par occuper la moitié du Parti socialiste mais tous ses amis l’ont bien entendu lâché quand ils se sont aperçus qu’ils avaient misé sur le mauvais cheval. Il était un libéral de droite qui fréquentait les patrons dans un parti de gauche qui les exècre. Ce type aurait pu devenir président n’importe où, mais jamais en France. Il n’avait pas le destin.

 

Ni l’ambition ni l’abnégation. On parle beaucoup du retour de Nicolas Sarkozy mais il doit sûrement penser lui aussi entre deux séances d’échangisme à reprendre sa carrière là où il l’avait laissée, avant les affaires. Si cela tournait mal pour François Hollande, il pourrait même rêver de Bercy voire Matignon. Qu’il n’y pense même pas ! S’il peut se tirer d’affaire avec la justice, il ne pourra pas se tirer des affaires qui terniront à jamais son image d’homme public qu’il avait si patiemment forgé. On peut s’échapper des prisons. On n’échappe pas à soi-même.

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31 janvier 2013 4 31 /01 /janvier /2013 04:11

« J’y suis, j’y reste »

 

Patrice de MAC-MAHON (1808-1893) – Ancien président et soumis puis démis

 

 

La guerre des chefs aura fait décidément bien des victimes. Outre Jean-François Copé et François Fillon, elle va sûrement freiner l’évolution de trois quadras qui auraient pu tirer leur épingle du jeu de cette rase campagne. Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez et François Baroin sont trois petits au sein de l’UMP qui ont l’avenir devant eux. Mais en pariant sur le mauvais chameau tout en croyant le doubler le moment venu, n’ont-ils pas été petits dans leur attitude ?

 

Valérie Pécresse aurait dû devenir la secrétaire générale du parti si François Fillon l’avait emporté comme prévu. Son ralliement était certainement intéressé, comme tous les autres. Elle savait bien que l’ancien 1er ministre faisait un tabac dans les sondages et n’a jamais envisagé que le résultat du vote soit différent. C’est pourquoi elle n’a pas hésité à être offensive et offensante envers Jean-François Copé, insultant l’avenir et cette erreur pécheresse lui coûtera cher.

 

Elle fut la seule grande réformatrice du sarkozysme avec sa loi LRU sur l’autonomie des universités, du temps où elle était ministre de l’enseignement supérieur. Avec ses airs de parent d’élève de quartier huppé sortie tout droit d’HEC, on voit mal ce que les français auraient de commun avec elle mais comme sa collègue NKM elle se voit un destin présidentiel et a cru le concrétiser dès 2016 en se présentant à la primaire au détriment de sa tête de liste de 2012.

 

Laurent Wauquiez est un ambitieux. Plus jeune député de France en 2002 et secrétaire d’Etat puis ministre de Nicolas Sarkozy, il a traîné son physique de George Clooney dans toutes les permanences UMP de France officiellement pour soutenir la candidature de François Fillon et officieusement pour préparer son propre avenir. Trop célèbre pour être connu, ce talent en devenir de la droite cultive son image et est prévenant envers tout le monde. Il est populaire.

 

Son activisme sur le cas Lejaby en 2012 l’a prouvé. Dommage que le reste de l’année lui ait été nettement moins favorable sur le plan électoral, avec ces remarques assassines de Nicolas Sarkozy lui reprochant d’avoir joué double-jeu au 2ème tour de l’élection présidentielle et ce coup de tonnerre du 18 novembre où s’envolait pour lui l’espoir de prendre le parti. Il a une chance de se rattraper avec son courant de la droite sociale, mais il dénonce trop l’assistanat et le RSA.

 

François Baroin n’inspire rien à personne. Ni caricatural ni caricaturé, ce fils de franc-maçon à la voix d’outre-tombe et au visage de bébé a longtemps été cajolé par Jacques Chirac qui le tira de son métier de journaliste avant d’être blacklisté par Nicolas Sarkozy pour la même raison. Pas pour longtemps. En 2010, le maire de Troyes devenait ministre. En 2011, il prenait même le ministère des finances au nez et à la barbe de Bruno Le Maire. Son seul fait d’armes.

 

C’est ainsi devenu pour lui une habitude que de trahir ses amis. Tour comme le député de l’Eure, il faisait partie du club des quatre mousquetaires mené par Jean-François Copé pour mener l’opposition interne à Nicolas Sarkozy au début de son mandat. C’est pourtant sans état d’âme qu’il a rejoint François Fillon dans la campagne pour la présidence de l’UMP, espérant tirer profit de sa victoire. Son activisme pour créer le groupe R-UMP l’a finalement montré.

 

Quand vient la fin d’un cycle, il est souvent temps de commencer le suivant et c’est en général le même. Comme la génération précédente, ces trois petits devraient profiter de toutes les occasions pour se faire leur place et la garder. « J’y suis plus, j’y reviens », diront-ils après les déboires qu’ils ont connu et cette défaite de leur champion. Plus bêtes que méchants et moins bêtes que disciplinés, ils n’auront ensuite plus qu’à s’étriper entre eux pour savoir lequel des douze salopards aura utilisé la tactique la plus perverse pour venir à bout des quinquas.

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