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28 juillet 2012 6 28 /07 /juillet /2012 22:45

« On aimerait voter pour le meilleur mais… il ne fait jamais partie des candidats »

 

Kim HUBBARD (1869-1930) – Humoriste américain et pas encore déclaré

 

 

La guerre des chefs continue. Le duel annoncé entre François Fillon et Jean-François Copé aura bien lieu en novembre. Mais d’ici là, d’autres candidats auront joué les trouble-fêtes, tels Manuel Valls et Arnaud Montebourg durant la primaire socialiste entre Martine Aubry et François Hollande. Après NKM, c’est Bruno Le Maire qui fait du bruit. Il n’en fait pas trop habituellement, alors ce sont des élus UMP qui le font à sa place en l’appelant à se présenter.

 

C’est dans les tuyaux. Bruno Le Maire réunit discrètement ses soutiens même si c’est une candidature modérée de plus sur le terrain de François Fillon. Cela fera plus de réserves de voix au 2ème tour, à moins que l’élection ne se joue à la proportionnelle par motions comme au PS. L’ancien ministre de l’agriculture est inconnu du grand public. Peu connaissent les traits fins de son visage aux yeux bleus surmonté de cheveux poivre et sel qui ne laissent pas paraitre son âge - 43 ans - et moins encore ont déjà entendu sa voix de Normandie. C’est pourquoi une candidature à la présidence de l’UMP pourrait préparer une candidature à la vraie présidence.

 

Bruno Le Maire est jeune mais ambitieux. Quadragénaire, énarque, normalien : il est de cette talentueuse génération de bébés Chirac qui veut prendre la relève de Nicolas Sarkozy. Il est avec NKM, Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse dans la courte liste de prétendants qui devront se battre entre eux et rabaisser leurs prétentions face à la génération précédente. On l’a déjà vu dans le gouvernement : Bruno Le Maire voulait être ministre de l’économie au départ de Christine Lagarde mais c’est un autre talent en devenir, François Baroin, qui a raflé la mise.

 

Le principal défaut de Bruno Le Maire est qu’il n’est ni médiatisé ni médiatique. D’un naturel discret, il excelle davantage dans les bureaux avec un stylo que dans les meetings avec un micro. Il a d’ailleurs écrit un fort beau livre avec « Des hommes d’Etat », où il raconte la rivalité entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin et la vie de l’homme politique coupé de sa famille et jamais en vacances. Depuis il est allé sur le terrain comme ministre de l’agriculture, poste où il s’est plu et a gagné la sympathie des paysans pour les primes ramenées de Bruxelles.

 

Jacques Chirac avait commencé comme ministre de l’agriculture avant d’être président. Mais Le Maire ne sera pas président. Ni président de l’UMP, car la victoire ne peut échapper à l’un des deux favoris. Ni président de la république, car il est en mauvaise position. Bruno Le Maire a la tare d’avoir été directeur de cabinet de Dominique de Villepin. S’il n’a pas poussé le vice jusqu’à suivre son mentor à République solidaire comme Jean-Pierre Grand, les élus UMP ne l’oublient pas. Ils ont dégainé quand il a failli comme chargé du projet présidentiel du parti.

 

Cet espoir de la droite qui ne sait pas combien fait 1 hectare rassemble les soutiens sans avoir de réseau. C’est suspect. La ficelle de la manœuvre de Jean-François Copé est trop grosse. Le secrétaire général cherche seulement à affaiblir François Fillon avant de lancer sa campagne, sachant que les jeunes poulains qu’il incite à se lancer ne lui feront pas d’ombre. Du moins pas pour l’instant. Nul doute qu’ils rêvent tous d’une défaite en 2017 pour avoir la main en 2022.

 

On n’en est pas là. Pour l’heure, Bruno Le Maire fait parler de lui dans le microcosme mais celui-ci ignore que les candidats qu’il invente n’ont pas la côte auprès du peuple. Gaston Defferre était le candidat idéal de la démocratie en 1965. Michel Rocard était le favori de la gauche en 1979. DSK était le rêve américain de la France en 2011. C’est pareil pour les petites frappes qui font soudain les vedettes. Michel Noir, Michelle Alliot-Marie, Rama Yade : on rêve.

 

Bruno Le Maire n’est pas un tocard et mérite mieux que d’être maire. Mais pas de là à être président. Comme d’autres, il a vocation au mieux à être 1er ministre. Pour cela, il faudrait un gouvernement et donc une équipe solidaire à l’UMP. C’est le problème et aussi la solution : face à tant d’ambitions déclarées, il serait dommage qu’un seul homme sorte vainqueur de la guerre des chefs, dans la division générale. Comme ils ont tous les mêmes opinions et tous faim de hochets et d’honneurs, l’idéal serait de les réunir dans un bureau national de tous les talents qui travaillent ensemble à la reconquête. Et pourquoi pas un triumvirat Copé-Fillon-Le Maire ?

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commentaires

A
C'est idiot de dire que BLM souhaite la défaite en 2017. Il n'a pas d'ambition personnelle mais veut le meilleur pour la France.
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