« On peut aimer ou ne pas aimer une publicité. Mais on ne peut la réfuter »
Neil POSTMAN (1931-2003) – Sociologue américain et enfant de la télé
On croit souvent que nos société occidentales modernes sont individualistes voire hédonistes. Que l’individu impose sa volonté au groupe sans que le groupe ne puisse discipliner l’individu. C’est souvent pour le regretter qu’on dénonce le recul de l’État, perçu comme le garant de la solidarité entre les territoires et les citoyens, et la défaite présumée de l’action publique face au bonheur privé, plus rentable et facile.
Ce raisonnement est en parti faux. Car jamais l’individu n’a été autant manipulé par la société de contrôle. Celle-ci lui dicte tout, de ses désirs les plus profonds qu’il croit être des volontés personnelles alors qu’ils ne sont que des besoins nés de la frustration engendrée par la société, à ses rêves les plus enfouis souvent dictés par l’imaginaire d’une société de consommation à l’américaine étrangère à sa culture.
Exemple avec la publicité, qui c’est bien connu impose les standards de ce qu’il faut aimer et acheter pour être à la mode. Si tu n’as pas de Rolex à 50 ans, c’est que tu as raté ta vie. Les individus ne sont donc plus libres mais dépendants les uns des autres dans ces sociétés disciplinaires où le droit au mouvement est une illusion. Alors que le débat devrait être la norme en démocratie, c’est ainsi une pensée unique qui triomphe alors même que les forums se multiplient et que chacun est invité à donner son avis sur tout. Comme si la discussion produisait du mou.
Il n’y a qu’à voir les procès staliniens qui sont menés contre tous ceux qui osent s’écarter de la bonne voie. Malheur à celui qui dit la vérité, surtout si elle dérange. Ainsi tous les propos supposés racistes ou sexistes sont vigoureusement écartés à coups de crucifix et de bouchements de nez. Le tribunal médiatique condamnera ainsi de nombreux renégats, de Dieudonné à Éric Zemmour en passant par Alain Soral, tous coupables d’avoir des idées qui - si elles ne sont pas toujours fondées - ont au moins le mérite de rompre avec la mièvrerie du politiquement correct.