Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 23:53

« L’enfer même a ses lois »

 

Johann Wolfgang von GOETHE (1849-1932) – Poète allemand et machine infernale

  

 

L’enfer est pavé de bonnes intentions. Il provient des excès de ceux qui sous prétexte de créer le paradis sur terre mènent une vie impossible aux leurs pour les forcer à changer leurs comportements. Ils croient détenir la vérité unique et universelle or ils errent dans l’erreur crasse et grossière. Il en est ainsi des défenseurs de l’environnement, disciples d’une écologie punitive et négative qui prend en otage le débat. Le propre d’un discours dominant, c’est de faire oublier qu’il vient d’une minorité car il est accepté par la majorité. Le discours écolo l’est.

 

Il y a 20 ans, les militants du développement durable faisaient gentiment rigoler. Mais c’était difficile de prendre au sérieux une troupe de paysans du dimanche prônant l’agriculture bio un bouquet de fleurs à la main et de junkies du lundi prouvant un joint d’herbe à la bouche que la jeunesse était vraiment décadente. Aujourd’hui, leur jargon vide de sens et plein de non-sens a gagné. On parle de « préservation de la biodiversité », de « principe pollueur-payeur » et de « lutte contre le réchauffement climatique ». Il faut parler la langue verte, bien qu’elle pollue.

 

A l’image du message des entreprises. Elles ont adopté le discours insoutenable de la responsabilité sociale, ni durable ni tolérable pour ceux que l’environnement inquiète vraiment. Cela consiste à mettre en valeur ses actions en faveur de la nature pour montrer qu’on s’engage pour un monde meilleur. Ce qui n’était au départ qu’une initiative volontaire est devenu une obligation légale, ce qui fait douter de la sincérité de la démarche. Ce qui était au départ un acte désintéressé est devenu un moyen de faire des bénéfices. Profitable sur les plans du commerce et de la communication, l’idée est contestable sur les plans de l’éthique et de l’étiquette.

 

A l’image du message des publicités. Les épiciers et poissonnières de la réclame lavent plus vert que vert et c’est suspect. Les animaux de la forêt chantent pour remercier les voitures propres qui n’émettent plus aucun gaz à effet de serre. Les fabricants d’électricité produisent des énergies nouvelles qui ressemblent étrangement aux anciennes et qui n’éclairent personne. Les enfants sont désinformés par des annonces qui vendent le Coca-Cola comme une boisson rafraîchissante et les parents sont manipulés par des spots qui font de la Badoit une eau potable.

 

Ce discours ambiant qui plombe l’ambiance s’est imposé car tout le monde l’accepte et fait avec. Les entreprises ne perçoivent plus les efforts pour moins polluer comme un coût mais comme un investissement car ils leur donnent une arme marketing de plus pour séduire les téléacheteurs. C’est le bon filon pour se différencier de la concurrence même si les dépenses en publicité sont du gaspillage. Les consommateurs en ont fait un critère discriminant pour leurs emplettes et regardent deux fois à la dépense. Plus que le Made in France ou le commerce équitable, l’empreinte carbone est le troisième argument de vente après le prix et la qualité.

 

Les associations écologistes ont gagné. Elles ont amolli le débat en imposant de manière autiste et autoritaire leur définition monolithique du développement durable qu’elles veillent à faire appliquer en véritables chiens de garde de l’inquisition moderne. Elles ont scellé un pacte de prostitution avec les entreprises, qui doivent respecter leurs commandements pour ne pas subir un déficit d’image synonyme de chute des ventes. Nike avait payé cher de faire travailler les enfants et McDo peut regretter d’utiliser deux fois la même huile pour faire ses frites.

 

Les agences de notation modernes ne sont pas Fitch, Moody’s et Standard & Poor’s mais bien WWF, Greenpeace et France Nature Environnement. Elles dictent leur logique malthusienne à une société triste qui culpabilise quand elle consomme alors que c’est le signe de la réussite. Le Grenelle de l’environnement a été un pas de trop franchi dans cette funeste descente aux enfers car elle a fait entrer le diable dans la maison en instituant le rôle co-décisionnaire et non plus consultatif de ces dites associations démoniaques.

 

Les médias sont complices et sont loin d’être des anges dans cette affaire. Ils ont relayé cette mentalité râleuse et finalement peu exigeante qui consiste à demander des comptes aux producteurs au lieu de se responsabiliser comme citoyens. Les premiers remplissent la formalité administrative pour se donner bonne conscience et la donner aux seconds. Le discours infernal de l’écologie nous a amputé de la faculté à penser par nous-même et à assumer nos choix. Et dire qu’il ne s’agit que d’une mode, sans crédit ni crédibilité.

Partager cet article
Repost0

commentaires

À Propos De En Rase Campagne

  • : En rase campagne
  • : La politique est toujours en campagne, CARBONE 12 aussi ! Lancé à 100 jours du 2e tour des élections présidentielles de 2012 pour redonner de la hauteur à un débat qui volait bas, EN RASE CAMPAGNE est un blog qui commente la vie politique française.
  • Contact

L'EMPREINTE CARBONE

Projet de loi de finances : se serrer la ceinture ou baisser son froc devant Bruxelles, telle est la question. 

 

Retrouvez tous les billets "L'empreinte carbone" 1 2 3 4 5 6 7 

AU RAS DES PÂQUERETTES

Poisson d'avril de Ségolène Royal : les autoroutes gratuites le week end. Mais qui peut contrôler ce qui se passe dans son cerveau ? 

 

Retrouvez tous les billets "Au ras des pâquerettes" 1 2 3 4

DU CARBONE DANS LA CERVELLE

Entre deux meetings, Nicolas Sarkozy recommence ses conférences grassement payées à l'étranger. Cela pourrait le desservir. 

 

Retrouvez tous les billets "Du carbone dans la cervelle" 1 2 3 4 

Les Idees De En Rase Campagne