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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 23:08

« La mort d’un homme est une tragédie.

La mort d’un million d’hommes est une statistique »

 

Joseph STALINE (1879-1953) – Dictateur soviétique et mauvais en dictée

 

  

La gauche connait sa révolution copernicienne. Le rapport Gallois l’a obligée à lancer le choc de compétitivité que l’Allemagne espérait tant pour ne pas avoir à payer notre dette. La baisse du coût du travail est devenue la pensée unique et inique tant elle est saluée par tout le monde. Le crédit d’impôt de 20 milliards d’euros aux entreprises payé par la fiscalité écolo et la baisse des dépenses rend les artisans jaloux. La TVA socialiste à 20% peine à se démarquer de la TVA sociale à 21,6% abrogée en octobre. Et si Nicolas Sarkozy avait eu finalement raison…

 

Cette ultime volte-face est une capitulation politique. Durant sa rase campagne, François Hollande avait affirmé que l’augmentation de la TVA était « inopportune, injuste, infondée et improvisée ». Voilà une déclaration inappropriée, injustifiable, mal informée et imprévisible. La gauche n’avait d’autre solution que d’augmenter la CSG pour soutenir son gaspillage organisé. Or taxer la consommation rapporte plus que de taxer le travail, puisque les français sont bien meilleurs dans l’un que dans l’autre. Alors le gouvernement a repris de volée l’idée de la droite.

 

Le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg peine à relever le niveau. Il convertit le redressement dans la justice en redressement judiciaire vus tous les dépôts de bilan et autres plans de licenciement qu’il a regardé passer depuis qu’il est aux affaires. Fralib, Doux, PSA, Sanofi : il ne peut rien y faire car il est un pompier sans eau et une valise sans poignée. Un ministre sans portefeuille : comme le ministère de l’industrie à l’époque, son administration est créée de toutes pièces sans cohérence. Or il est moins coureur de fond que coureur de jupons.

 

Sa fameuse copine Audrey Pulvar l’a quitté pour ses infidélités et elle était sa meilleure vendeuse. Mais il tient bien le choc et reste toujours aussi débordant et tonitruant. Impayable et impayé, il passe pour un poids lourd du gouvernement seulement parce qu’il en est l’élément le plus actif et qu’il cultive à la manière d’un Manuel Valls le don d’ubiquité. Il est pourtant miné, mineur et minable. Il fait de la politique surtout parce qu’il aime être dans les médias et passer à la télé. Sa couverture en marinière, c’est sa « une » de Gala à lui. Il aime mouiller la chemise.

 

Arnaud Montebourg, c’est l’homme d’acier. Pour son mental de fer, toujours prompt à envisager la révolution alors qu’il est seul et n’a même pas de régiment pour renverser l’ancien régime. Pour son côté stalinien, souvent prêt à compenser son manque d’inspiration et de génie par de bonnes vieilles recettes communistes. Pour sa guerre larvée avec Mittal, le géant mondial de l’acier qu’il veut mettre au pas en montrant de quel métal il se chauffe. Pour restaurer le rôle de l’Etat dans l’industrie, il prend des risques et ne prend pas de gants. Mais il va vite rouiller.

 

La méthode dure et ferme déjà employée sans succès par Nicolas Sarkozy a ses limites. A Gandrange ou à Florange, le discours anti-patron et la menace de sanctions ne font plus peur. Mittal promet toujours d’investir alors qu’il est criblé de dettes et que ses carnets de commande sont vides. Quand il reçoit des leçons de l’Etat, c’est un peu comme si un alcoolique conseillait un drogué ou si un estropié aidait un aveugle à marcher. L’hôpital se fout de la clinique, et les socialistes critiquent la famille Peugeot. Or ils n’ont gagné qu’à un concours de circonstances.

 

Bientôt les entreprises étrangères ne voudront plus venir en France et même le groupe russe pressenti pour racheter Florange à l’Etat pourrait se décourager. Avec la nationalisation du site mosellan, le gouvernement exproprie et extorque dans l’acquiescement général. Le signe que personne n’a jamais réellement accepté qu’un groupe indien ose racheter Arcelor. Le mot de « nationalisation » ne laisse guère de doute sur la motivation vaguement liée au patriotisme économique de cette nouvelle fulgurance montebourgeoise. Appelez-le Jean d’Arc, car il boute.

 

Mais en cette période de tour du monde et de Pot-au-Noir, les français ne tarderont pas à découvrir le pot-au-rose et à sortir des 40èmes réjouissants. La défense désespérée des usines en perdition ne fait pas une politique industrielle. Là où les Etats-Unis montent des filières qui innovent et où la Corée du Sud aide des champions qui rénovent, la France en reste toujours à son rance soutien aux secteurs du passé et tourne le dos à son avenir. Arnaud Montebourg est un ministre en plomb mais il n’est pas plus mauvais qu’un autre. A condition de trouver l’autre.

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