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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 01:58

« Aucun enfant ne sera dehors avant 16h30 »

 

Vincent PEILLON (1960) – Ministre de l’éducation et toujours en retard

 

 

Vincent Peillon est un grand partisan de la concertation. Mais qu’en paroles. En actes, il viole ses engagements dès qu’il le peut pour trahir la communauté éducative avec laquelle il est censé travailler à une réforme des rythmes scolaires. Il compte leur imposer sa longue semaine de quatre jours et demi, une aberration qui fera gagner trois quarts d’heure par jour de récré à des enfants forcés de se lever tôt un jour de plus par semaine aux dépens d’une activité sportive ou artistique. Encore, ils ne savent pas qu’ils n’auront plus que 6 semaines de grandes vacances.

 

Le ministre de l’éducation est à l’image de sa réforme scolaire : pas dans le rythme. Il ne comprend pas que la crise de l’école va bien au-delà d’une question d’emploi du temps et que les élèves sont souvent plus éveillés à 16h qu’à 10h. Ils sentent la fin de leur calvaire proche. La vérité oblige à dire que notre système d’enseignement va mal et qu’il est irréformable. Il y a un tiers de plus d’enfants en difficulté qu’il y a vingt ans mais cela n’empêche pas les professeurs de manifester pour réclamer des hausses de salaire qui paieraient leur infinie autosatisfaction.

 

La gauche a fait de l’école la priorité de son quinquennat. On se demande comment elle compte tenir cet engagement quand on voit ce qu’elle tente. Sa réforme sera un pansement sur une jambe de bois. Une rencontre parents-profs pour organiser la garderie des enfants. Ces derniers sont pris en otage par des adultes qui ont depuis longtemps renoncé à faire de l’école le lieu de la méritocratie plutôt que celui de la médiocrité. L’ascenseur social qu’elle offrait est en panne. Elle est devenue une usine à reproduire voire à amplifier les inégalités sociales.

 

Le niveau des élèves est historiquement bas. Nos enfants sont vifs et intelligents mais ils sont pourtant en échec scolaire chronique. La faute à de nouvelles méthodes pédagogiques qui font fausse route. De l’informatique plutôt que de la lecture. Des cours magistraux plutôt que du travail individuel. Des classes vertes plutôt que du calcul. La fabrique du crétin et la mort programmée de l’école commencent par cette éducation qui apprend trop peu et trop mal. On a renoncé à faire de l’État éducateur notre premier maitre d’école et notre avenir s’obscurcit.

 

Éduquer n’est plus un idéal. C’est une option facultative. Loin de la critique de Rabelais sur la lourdeur de l’enseignement, notre école n’apprend rien à nos enfants et encore moins l’essentiel. Ils savent tenir une souris avant un stylo et sont moins accoutumés à l’autorité et à l’ordre qu’à la violence et à l’indiscipline. Les cas de bagarres tragiques en attestent. Il est temps d’arrêter de tromper nos enfants et de leur dire la vérité : l’école est là pour enseigner la morale à la nation. Pas pour faire du baby-sitting au service d’une république des instituteurs révolue.

 

Le nivellement par le bas s’accompagne d’inégalités croissantes. La compétition scolaire commence de plus en plus tôt et les chances de réussite sont de moins en moins bien réparties. Le classement des élèves entraîne avec lui un sentiment d’humiliation. C’est comme si les bons et les mauvais de la classe ne recevaient pas la même éducation. Les uns sont dès le collège destinés aux longues études alors que les autres sont rangés dans les voies de garage des filières techniques que le gouvernement se plait pourtant à revaloriser. La faute au collège unique.

 

Cette sélection précoce basée sur le diplôme, élitiste et malthusienne, limite le potentiel des enfants qu’elle dévalorise. Ils n’aimeront jamais l’école, car l’école ne les aime pas. Elle est l’école de la vie car elle apprend à réfléchir et à être autonome, or elle laisse les enfants livrés à eux-mêmes vue la crise des institutions scolaire et familiale. Les instituteurs les plus mal payés et les moins expérimentés enseignent les classes les plus difficiles. Les parents les plus absents sont ceux dont les enfants ont le plus besoin de soutien. Tous les acteurs du système sont à cran.

 

La crise de l’école est surtout une crise de société. Le remue-ménage de la famille trahit le peu de soin qu’on accorde à notre ordre social qui se délite, et le mariage pour tous n’en est que la dérive la plus récente. L’éducation lance la vie. Elle est trop importante pour être confiée à Vincent Peillon. La gauche a longtemps prôné l’éducation populaire pour à la fois apporter la connaissance et favoriser l’épanouissement de l’enfant. C’est à ce précepte simple qu’il faudra revenir au lieu de chercher le bon rythme scolaire. Apporter du sens au savoir transmis.

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