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1 janvier 2013 2 01 /01 /janvier /2013 08:02

 « Il vaut mieux avoir de l'avenir que du passé »

 

Victor COUSIN (1792-1867) – Philosophe français et très éclectique

 

 

2012 est mort. Vive 2013 ! C'est sans regret qu'on quitte cette année qui devait être celle du changement et qui ne fut que celle de la stagnation. Sur-place, inefficacité et statu quo auront été les maître-mots de cette année qu'on annonçait charnière pour l'histoire de la France et qui ne fut qu'une année de transition sans relief ni exploit. La faute en revient en grande partie à la gauche, si bonne pour sermonner et si peu habile à l'heure d'appliquer ses leçons de morale. Nicolas, reviens !
 
Les problèmes que nous avions en 2011 continueront à nous pourrir la vie quotidienne en 2013. L'état de la dette montre que la crise devrait encore faire du mal pour longtemps, même après que ses causes - la cupidité, l'appât du gain, l'enrichissement sans cause, et patati et patata - auront disparues. La courbe du chômage suit une mauvaise pente et personne n'a de solution pour l'inverser, à part cette croissance qui ne vient pas. Le gouvernement a promis de ramener le déficit à 3% et de s'attaquer à la bataille de l'emploi en 2013. On se demande si ce n'est pas lui le vrai problème de la France.
  
Promis, 2013 ne sera pas une année pour rien ! Ce sera une année de refondation, comme tant d'autres avant elle. En 1989, la France revivait sa révolution et Michel Rocard multipliait les sigles avec le RMI, la CMU et la CSG pour montrer qu'on avait changé d'ère. En 2003, la France était déjà en crise de confiance mais Jacques Chirac promettait de mener toutes les batailles, surtout celles qu'il ne pouvait pas commencer. En 2008, Nicolas Sarkozy promettait une politique de civilisation mais cela n'a duré que jusqu'au 2 janvier. En 2013, Jean-Marc Ayrault sera chargé de gérer la transition vers la sortie de crise qui viendra quand la conjoncture mondiale sera meilleure. Il ne fallait pas en attendre plus des socialistes.
  
Nous sommes vingt ans après la dernière récession de 1993 et rien n'a changé. C'est une toute autre époque, or la France est toujours malade de ses deux cancers que sont la dette et le chômage. Elle continue de vivre au-dessus de ses moyens parce qu'elle dépense trop pour ce qu'elle travaille. Elle continue de subir un taux de chômage inexplicablement haut pour la saison et pour un pays de son calibre parce qu'elle s'entête dans ses solutions qui ne marchent pas. On a tout essayé mais apparemment pas assez pour mettre fin à cette danse macabre des mauvais chiffres qu'on voit passer en faisant semblant de les regarder.
  
La solution en 2013 serait la croissance, idéale pour créer de la richesse donc des recettes fiscales et des emplois nouveaux. Mais les diseurs de mauvaise aventure promettent à la France une croissance atone de 0,5%, bien loin de ce qu'avait espéré le gouvernement et bien plus loin encore du chiffre qu'il aurait fallu atteindre. Mais on cherche des solutions conjoncturelles là où auraient été nécessaires des réformes structurelles. Il faut réduire les dépenses sociales et laisser filer l'inflation pour réduire la dette. Il faut flexibiliser le marché du travail et renforcer la formation pour réduire le chômage. Il n'y a pas d'autres issues.
  
Autant de mesures courageuses dont s'exonéreront nos gouvernants paresseux et qu'ils remplaceront par des réformettes cosmétiques et bêtement administratives. La réduction des dépenses de fonctionnement de l'Etat, ou comment vider le sable du désert avec une petite cuillère. Les contrats de génération et les emplois d'avenir, ou comment mêler et mélanger bons sentiments et politique économique. 2013 sera certes une fausse année de transition, mais il ne faut jamais s'attendre à de grands changements avec cette gauche-là.
 
La droite devra donc relever le niveau. En commençant par le sien, si atteint par cette désastreuse campagne électorale de la guerre des chefs. Elle devra annoncer ses priorités et rappeler que les moyens de la nation doivent être concentrés sur des mesures efficaces. Il faut savoir mener des batailles assez grandes pour pouvoir avancer, mais assez petites pour pouvoir les gagner. Celle de cette année sera la reconquête de l'opinion par la refondation des idées. Si tout n'est pas clair aujourd'hui, ce le sera sûrement demain.
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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 11:54

« Meilleurs vœux à tous »

 

Carbone 12 – Auteur du blog et bientôt en 2013

 

 

Avant le réveillon du 31 décembre, les familles françaises ont l’honneur et le privilège de recevoir les meilleurs vœux de leur président. Avant de déguster le champagne en pensant à celui qu’ils ne pourront pas boire durant la nouvelle année, ils ont la consolation de voir chaque douzaine de mois qui passe qu’ils ne sont pas seuls à prendre un coup de vieux et des cheveux blancs. Le pouvoir, cette cure de jouvence, accélère le vieillissement quand il est mal exercé.

 

L’exercice est à la fois bien connu et très nouveau. Dans la lignée de ces cérémonies à la presse et aux mondes économique et culturel qui coûtent horriblement cher au contribuable, l’Elysée a cédé à la révolution télévisuelle pour mettre en vedette et en prime time son hôte lors d’une allocution annuelle devant tous les français. Sauf les soldats en Afghanistan, les personnes isolées et les SDF, qui ne vivent jamais plus dans la vie politique qu’à ce moment de l’année.

 

Charles de Gaulle, Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing s’étaient mis peu à peu à ce moment et à ce monument de partage devenu aujourd’hui rituel. Au sens religieux du terme, tant le 20h ne porte jamais mieux son nom de grand-messe qu’à cette occasion. Chaque mot est pesé pour ne pas blesser, chaque geste est mesuré pour ne pas renverser quelque chose et chaque clignement d’œil est calculé pour faire passer son message aux français. Filmé d’aussi près, le président montre moins ce qu’il fait que ce qu’il est. Il se dévoile et se laisse visiter.

 

C’est François Mitterrand qui a donné à la cérémonie des vœux du 31 décembre toute sa place dans l’imaginaire des français. C’était le seul moment où il parlait de l’année, président à l’économie à défaut d’être un président fort en économie. Avis aux amateurs. Jacques Chirac a bien sûr continué de donner à ces « Mes chers compatriotes » et autres « Vive la République, vive la France » ses lettres de noblesse. Lui-même n’était d’ailleurs bon que pour ça.

 

Les vœux les plus émouvants furent ceux des adieux de 1995, où le dernier président socialiste souhaita « longue vie » à des français qui devraient désormais apprendre à vivre avec « les forces de l’esprit ». Du panthéiste tout craché. Ce n’est pas Nicolas Sarkozy qui allait suivre les pas de ces discours englacés. Plutôt du genre à faire le guignol avec les médias, il ne pouvait s’empêcher de gesticuler des épaules et de parler le français façon petit nègre. C’est qui qui ?

 

François Hollande ne fera pas mieux. Il voudra jouer au président responsable qui ne divise pas, mais il ne passera pas bien. Il serait même capable de bafouiller alors même que tout le monde sait que l’émission est enregistrée et qu’on fait ensuite croire qu’elle est en direct. Son gros problème sera surtout d’arriver à justifier sa présidence qui est déjà un échec. Les vœux du 31 décembre servent à féliciter les français pour les réussites de l’année passée et à les booster pour les épreuves de celle à venir. Mais pour lui on se demande bien à quoi elle pourrait servir.

 

Intervention du président la plus écoutée, cette cérémonie devrait être normalement le moment où on fixe des priorités et non où on demande des sacrifices. Or à l’heure de dire « Je veux », François Hollande est dans la même situation que trop de ses prédécesseurs eux-mêmes empêtrés dans les miasmes de leur incompétence. Il dit où aller sans savoir où il va. Ses vœux sont des volitions et non des volontés, car il est bien incapable de faire ce qu’il a envisagé.

 

Le monologue de ce soir n’a aucun sens car il est sans lien avec la réalité. Le président parle tout seul sans opposition pour le contredire si ce n’est dans les commentaires assassins d’après-match que les journalistes recueillent dévotement. Une fois terminée la démonstration de son incapacité à gouverner la France, les téléspectateurs curieux s’en vont souper avec déjà le moral dans les chaussettes concernant l’avenir du pays. L’année n’a même pas commencé.

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30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 08:58

« Plaire n’est pour lui qu’un moyen de succès.

Tandis que pour elle, c’est le succès lui-même »

 

Pierre Choderlos de LACLOS (1741-1803) – Ecrivain français et bonne plume

 

 

Le détail n’en est pas un et il n’aura échappé à personne. Trois ministres sont ou étaient mariés ou en couple avec une journaliste. Il y avait Vincent Peillon et Michel Sapin mais surtout l’impayable et inénarrable Arnaud Montebourg. Dont la reporter et rapporteuse de petite amie Audrey Pulvar, aux questions toujours très pertinentes, n’hésitait pas à vanter comme premier ministrable au nez et à la frange de Jean-Marc Ayrault. Heureusement que c’est fini et bien fini entre les deux, car on avait failli croire et penser que les médias étaient infiltrés par la gauche.

 

A part Raymond Domenech demandant en direct à la télé après une défaite la mère Estelle Denis en mariage, on n’avait pas fait pire. Mais François Hollande a fait mieux. En ayant pris pour compagne l’ex journaliste de Paris Match Valérie Trierweiler, il est devenu le premier président à être en affaires avec une femme du quatrième pouvoir. Celui-ci est censé résister au pouvoir tout court, or il se laisse tenter par des rapports incestueux et des liaisons dangereuses. En étant si proche des hommes politiques qu’elles en viennent à coucher avec eux, comment les journalistes pourraient-elles exercer leur rôle de vigie en démocratie ? De là vient le malaise.

 

Sexe et politique ne font déjà pas bon ménage, alors il n’était pas nécessaire d’y rajouter les médias. Les affaires dites « privées » et étalées sur la place publique entre le président et sa concubine - dont un tweet davantage lié à une histoire de cœur qu’à une question d’idées - ne nous intéresseraient pas si la première dame ne continuait pas d’exercer son métier alors que son mari est aux affaires. La critique devient alors complaisante et la connivence multiplie plus qu’à l’habitude les questions faciles. La Valoche se retirera le plus tôt possible. Mais plus tard.

 

C’est la presse à scandales qui doit se régaler et le journalisme d’investigation qui doit se réjouir. Car avec des fouilles aussi près du corps et tant de proximité, politique et journalisme ne peuvent que faire mauvais ménage. A force de fréquenter les lieux de pouvoir, les envoyées spéciales ont fini par être fascinées par ces hommes politiques qui ne manquent souvent pas de charme. Le pouvoir rend beau et séduisant. Elles deviennent même un conseil précieux pour bien passer dans les médias et font la politique de leurs maris. Ces conflits d’intérêt dénotent un goût pour le mélange des genres et la consanguinité qui ne cessent de stupéfier à l’étranger.

 

Ce qui parait frivole et fidèle aux partis politiques de jambes en l’air à la française est un fléau pour l’éthique de tout un régime. Bernard Kouchner est ministre et sa femme Christine Ockrent est haut placée à France 24 et cela ne choque personne. Jean-Louis Borloo mène une politique et sa femme Béatrice Schoenberg la présente au journal de 20h et tout le monde s’en fout partout. François Baroin est ministre et Marie Drucker est journaliste à France 3 et on ne s’étonne même pas que ce soit elle qui soit obligée de se mettre en retrait en période électorale.

 

Et on n’est pas à une anomalie près. Dominique Strauss-Kahn sort avec la présentatrice de 7/7 Anne Sinclair et jamais on n’a mis officiellement en doute les positions de gauche de cette journaliste qui sévit aujourd’hui au Huffington Post alors que le mari qu’elle a tant soutenu sur la route de l’Elysée était si de droite et le lui rendait si mal par ses multiples infidélités. Mais les hommes politiques sont des médias à eux tout seul et ils comptent le rester. Ils s’écoutent parler et font les beaux et leurs dulcinées qui les soutiennent dans l’exercice de leurs fonctions jurent qu’elles ne le font pas ensuite quand elles sont dans l’exercice des leurs. On n’y croit pas.

 

Les cas de liaisons dangereuses sont bien connus quoique souvent tenus secrets. Nicolas Sarkozy a eu une brève histoire avec la journaliste du Figaro Anne Fulda pendant la première fugue de Cécilia en 2005. Jacques Chirac était un homme à femme et on lui prête une aventure d’une nuit avec la fondatrice de L’Express Françoise Giroud. François Mitterrand a commis le crime Mazarine avec une journaliste et on est en droit de se demander ce qu’il foutait avec elle.

 

Y a pas photo ! Pas besoin d’être Cartier-Bresson ou d’être d’un quartier bressan pour voir que ces relations sexuelles et amoureuses sont gênantes pour le public même quand elles restent intimes. Elles dénotent une ignorance de la neutralité des médias et une attirance pour les fréquentations malsaines qui ne cessent de révolter quand on sait que le peuple veut le droit de savoir. Non ce qui se passe sous les draps, mais ce qui se joue en ce moment. Le problème n’est pas que politique et journalisme fricotent, mais qu’en s’aimant ils s’excusent l’un l’autre.

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