« Quand une théorie ne change pas la réalité, il faut changer de théorie »
Karl MARX (1818-1883) – Philosophe allemand et marxiste déviationniste
Les mots ont un sens et ils en donnent. Etymologiquement, le réaliste se base sur le réel et l’idéaliste sur les idées. L’un est conservateur et l’autre progressiste. L’un n’a ni idéal ni idéologie. L’autre est irréel et irréaliste. Il est révolutionnaire, mais il ne sait pas à quel saint se vouer : Marx, Lénine, Bakounine, Netchaïev, Bernstein… Il est dans les hyper-ultras, pour qui la droite est le pire fléau et la gauche social-démocrate une race indigne de révisionnistes à traquer. Face à la gauche molle qui a gagné en mai, ils sont la gauche folle et ils ne rigolent pas.
Le couteau entre les dents et la faucille et le marteau dans chaque main, ils luttent pour un monde meilleur or il est très bien comme ça. Le livre noir du communisme est rempli de millions de morts dans les goulags soviétiques, les charniers cambodgiens et les campagnes chinoises. Les gauchistes veulent imposer le bonheur sans conditions à l’humanité alors qu’elle est née pour le drame. Ils croient en finir avec les inégalités en imposant le partage des richesses sous prétexte que leurs petits livres rouges leur indiquent que la propriété c’est du vol. Le bon sens veut que chacun ait selon ses moyens. Eux veulent que chacun ait selon ses besoins.
Le mérite et le travail sont deux mots bannis par ce peuple de gauche qui hait les riches et les bourgeois. La lutte des classes doit amener la victoire du prolétariat, quitte à remplacer une dictature par une autre. La mise en commun de tout a pourtant partout débouché sur le pire système économique jamais créé : le collectivisme centralisé d’Etat. L’abolition de la liberté d’entreprise a engendré la disparition de l’effort individuel et de la motivation. Les libéraux avaient raison : l’égoïsme individuel est le moteur des sociétés. En travaillant à sa seule réussite, on contribue souvent bien plus à l’avancée de l’humanité qu’en voulant faire le bien des autres.
L’homme n’est pas bon en lui-même et on ne peut l’éduquer à être meilleur. Il a des instincts naturels qui le poussent à survivre contre son prochain, dont il fait un précédent. C’est un passager clandestin : il veut toujours bénéficier de l’effort des autres plutôt que de le faire lui-même. Or l’extrême gauche veut faire mieux que la réalité qui ne la satisfait pas. Elle refuse le « toutes choses égales par ailleurs » et fait la révolution tous les jours. Elle n’est jamais contente.
C’est ce qui la pousse dans la rue à battre le pavé mais il doit bien y avoir d’autres raisons. Le communisme est mort en 1989 à la chute du mur et personne ne s’est chargé de le reconstruire. Les nostalgiques arborent encore sans honte des portraits de Trotski, du Che et de Mao, mais c’est pour la forme. L’altermondialisme a pris le relais de leurs illusions mais il n’est plus défendu que par des jeunes chevelus au bédo vissé sur les lèvres qui chantent des mélodies monotones. La drogue n’a pas que du bon même si certains veulent la légaliser.
Le mythe de l’anarchie revient en force or ces mouvements groupusculaires ne survivent que s’ils ont des chefs à qui vouer un culte. Il y a Olivier Besancenot, profil parfait du petit con qui a préféré partir en pleine gloire et tout laisser sauf son charisme à Philippe Poutou. Il y a Jean-Luc Mélenchon, l’homme qui gueule plus fort que les autres et qui veut rendre le pouvoir au peuple en commençant par le faire sortir pour assister à ses meetings. On retrouve ce réflexe conditionné dans tous les mouvements sociaux qui ont marqué l’histoire : Daniel Cohn-Bendit pour Mai 68, Bruno Julliard pour le front contre le CPE, Xavier Mathieu pour les Contis.
Ils se sont embourgeoisés tels les social-traitres qui au pouvoir avec François Hollande promettent sans oser le faire le blocage des prix du carburant et l’expropriation des logements vides pour se donner des airs de gauche. Ils ont tous accepté depuis longtemps l’économie sociale de marché et ne se battent plus que pour la revalorisation du Smic, la retraite le plus tôt possible et le retour de vacances le plus tard possible. Leurs compagnons de route s’appelaient Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir et se nomment Yannick Noah et Jamel Debbouze.
La gauche de la gauche donne des leçons et se donne en exemple. Elle veut un autre monde libéré du méchant patron et du vilain banquier et où tous les hommes seront plus égaux que les autres. Elle n’est pourtant pas un modèle. Maurice Thorez disait être à la tête du parti des 75000 fusillés alors qu’il est le premier à avoir déserté. Georges Marchais disait à sa femme « Fais tes valises, on rentre à Paris » et ses électeurs se gargarisaient de féminisme. La gauche folle n’est pas au pouvoir en France et c’est heureux. Pourvu que les socialistes résistent.