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27 août 2012 1 27 /08 /août /2012 01:10

« Quand une théorie ne change pas la réalité, il faut changer de théorie »

 

Karl MARX (1818-1883) – Philosophe allemand et marxiste déviationniste

 

 

Les mots ont un sens et ils en donnent. Etymologiquement, le réaliste se base sur le réel et l’idéaliste sur les idées. L’un est conservateur et l’autre progressiste. L’un n’a ni idéal ni idéologie. L’autre est irréel et irréaliste. Il est révolutionnaire, mais il ne sait pas à quel saint se vouer : Marx, Lénine, Bakounine, Netchaïev, Bernstein… Il est dans les hyper-ultras, pour qui la droite est le pire fléau et la gauche social-démocrate une race indigne de révisionnistes à traquer. Face à la gauche molle qui a gagné en mai, ils sont la gauche folle et ils ne rigolent pas.

 

Le couteau entre les dents et la faucille et le marteau dans chaque main, ils luttent pour un monde meilleur or il est très bien comme ça. Le livre noir du communisme est rempli de millions de morts dans les goulags soviétiques, les charniers cambodgiens et les campagnes chinoises. Les gauchistes veulent imposer le bonheur sans conditions à l’humanité alors qu’elle est née pour le drame. Ils croient en finir avec les inégalités en imposant le partage des richesses sous prétexte que leurs petits livres rouges leur indiquent que la propriété c’est du vol. Le bon sens veut que chacun ait selon ses moyens. Eux veulent que chacun ait selon ses besoins.

 

Le mérite et le travail sont deux mots bannis par ce peuple de gauche qui hait les riches et les bourgeois. La lutte des classes doit amener la victoire du prolétariat, quitte à remplacer une dictature par une autre. La mise en commun de tout a pourtant partout débouché sur le pire système économique jamais créé : le collectivisme centralisé d’Etat. L’abolition de la liberté d’entreprise a engendré la disparition de l’effort individuel et de la motivation. Les libéraux avaient raison : l’égoïsme individuel est le moteur des sociétés. En travaillant à sa seule réussite, on contribue souvent bien plus à l’avancée de l’humanité qu’en voulant faire le bien des autres.

 

L’homme n’est pas bon en lui-même et on ne peut l’éduquer à être meilleur. Il a des instincts naturels qui le poussent à survivre contre son prochain, dont il fait un précédent. C’est un passager clandestin : il veut toujours bénéficier de l’effort des autres plutôt que de le faire lui-même. Or l’extrême gauche veut faire mieux que la réalité qui ne la satisfait pas. Elle refuse le « toutes choses égales par ailleurs » et fait la révolution tous les jours. Elle n’est jamais contente.

 

C’est ce qui la pousse dans la rue à battre le pavé mais il doit bien y avoir d’autres raisons. Le communisme est mort en 1989 à la chute du mur et personne ne s’est chargé de le reconstruire. Les nostalgiques arborent encore sans honte des portraits de Trotski, du Che et de Mao, mais c’est pour la forme. L’altermondialisme a pris le relais de leurs illusions mais il n’est plus défendu que par des jeunes chevelus au bédo vissé sur les lèvres qui chantent des mélodies monotones. La drogue n’a pas que du bon même si certains veulent la légaliser.

 

Le mythe de l’anarchie revient en force or ces mouvements groupusculaires ne survivent que s’ils ont des chefs à qui vouer un culte. Il y a Olivier Besancenot, profil parfait du petit con qui a préféré partir en pleine gloire et tout laisser sauf son charisme à Philippe Poutou. Il y a Jean-Luc Mélenchon, l’homme qui gueule plus fort que les autres et qui veut rendre le pouvoir au peuple en commençant par le faire sortir pour assister à ses meetings. On retrouve ce réflexe conditionné dans tous les mouvements sociaux qui ont marqué l’histoire : Daniel Cohn-Bendit pour Mai 68, Bruno Julliard pour le front contre le CPE, Xavier Mathieu pour les Contis.

 

Ils se sont embourgeoisés tels les social-traitres qui au pouvoir avec François Hollande promettent sans oser le faire le blocage des prix du carburant et l’expropriation des logements vides pour se donner des airs de gauche. Ils ont tous accepté depuis longtemps l’économie sociale de marché et ne se battent plus que pour la revalorisation du Smic, la retraite le plus tôt possible et le retour de vacances le plus tard possible. Leurs compagnons de route s’appelaient Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir et se nomment Yannick Noah et Jamel Debbouze.

 

La gauche de la gauche donne des leçons et se donne en exemple. Elle veut un autre monde libéré du méchant patron et du vilain banquier et où tous les hommes seront plus égaux que les autres. Elle n’est pourtant pas un modèle. Maurice Thorez disait être à la tête du parti des 75000 fusillés alors qu’il est le premier à avoir déserté. Georges Marchais disait à sa femme « Fais tes valises, on rentre à Paris » et ses électeurs se gargarisaient de féminisme. La gauche folle n’est pas au pouvoir en France et c’est heureux. Pourvu que les socialistes résistent.

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25 août 2012 6 25 /08 /août /2012 01:53

« L’embêtant avec la résurrection, c’est qu’il faut mourir avant »

 

Frédéric BEIGBEDER (1965) - Ecrivain français et éternel revenant

 

 

La rumeur revient avec trop d’insistance pour ne pas avoir un fond de sérieux : Nicolas Sarkozy pourrait revenir en politique. On le croyait à la retraite depuis ce 6 mai où il a fait ses adieux aux français en leur jurant qu’ils ne le reverraient plus. Être président était pour lui la consécration suprême et tout ce qui viendra après sera bien fade. Mais cet homme a la politique dans la peau et il n’a pas mis longtemps à s’ennuyer malgré la galante compagnie de sa femme.

 

Tel le comte de Monte-Cristo ou Napoléon rentrant de l’île d’Elbe pour les 100 jours, il prépare son grand retour. Il a renoncé à siéger au conseil constitutionnel malgré son statut d’ex président qui l’y autorise et l’opportunité d’y mener une vraie opposition contre la gauche, pour ne pas se momifier. Il a l’art du come-back et du saut en trampoline. Tels les grands sportifs qui reviennent plus fort qu’avant de Zinedine Zidane à Lance Armstrong, il se remet en condition.

 

Il ne dit rien mais il en meurt d’envie. Son communiqué sur la Syrie n’était pas dû au hasard mais bien à la volonté de refaire parler de lui. L’association des amis de Nicolas Sarkozy créée par Brice Hortefeux et Christian Estrosi n’est pas plus innocente mais vise à le maintenir présent. En 1848, Louis-Napoléon Bonaparte était tiré de son exil pour devenir président de la république. En 1917, la France appelait Georges Clemenceau pour gagner la guerre. En 1958, Charles de Gaulle terminait sa traversée du désert et sortait le pays de la crise institutionnelle et du bourbier algérien. En 2017, Nicolas Sarkozy veut revenir en héros après être parti en paria.

 

Il n’a pas digéré sa défaite ni le rejet du peuple de France. Il ne peut pas rester sur cette fausse note or la dernière impression est souvent la bonne. Pour son retour de la vengeance, il remobilisera le mythe du glorieux ancien. En 1871, Adolphe Thiers devenait président de la république à 74 ans après avoir été président du conseil à 51. En 1934, Gaston Doumergue fut rappelé comme président du conseil pour sortir la France du pétrin financier. En 2011, Alain Juppé est sorti de sa retraite internationale pour redresser la diplomatie. En 2017, Nicolas Sarkozy veut  être un recours contre la suffisance de la gauche et les insuffisances de la droite.

 

Il ne faut pas croire sa retraite anticipée. Son blues de la campagne l’a fait plusieurs fois déclarer publiquement son envie de tout arrêter en cas de défaite. Mais il doit être bien soulagé de laisser la patate chaude de la crise à la gauche et il compte tirer les marrons du feu une fois qu’il se sera refait une virginité de popularité. Les grands de ce monde comme Bill Clinton ou Tony Blair donnent des conférences à des sommes indécentes pour défendre leurs think tanks. Nicolas Sarkozy lui n’est pas un penseur, mais un acteur hyperactif qui n’aime pas les discours.

 

Il imiterait bien ces 1er ministres anglais qui gouvernaient en alternance à des années d’écart au XIXème siècle. Mais l’histoire joue contre lui. Sous la Vème République, aucun président n’a réussi à revenir dans la politique active de haut niveau. Il faut dire que le cas s’est rarement présenté, les présidents se retirant souvent âgés ou pire en fin de mandat. Seul Valéry Giscard d’Estaing a arrêté trop jeune pour en finir là et est reparti du plus bas niveau pour remonter les échelons. « En 1974, les français voulaient un président jeune et ils ont eu Giscard. En 1995, ils voudront un président vieux et ils auront Giscard », disait Philippe Séguin. Mais il a échoué.

 

La politique ayant comme la nature horreur du vide, personne n’est irremplaçable. Nicolas Sarkozy a occupé les feux de la rampe médiatique pendant cinq ans et en a même abusé par sa présence quotidienne et asphyxiante. Mais les français l’ont immédiatement oublié au soir de sa défaite. Ils n’ont plus en vue que les annonces du gouvernement socialiste et les péripéties de la guerre des chefs à droite. Ils n’attendent pas l’ancien président mais scrutent François Hollande, Jean-François Copé et François Fillon. Guère plus, n’en déplaise aux autres.

 

Nicolas Sarkozy aura du mal à revenir car les autres leaders de l’UMP feront tout pour l’en empêcher. Il n’est plus leur chef et il sera attaqué sans retenue par les jeunes impétrants en place malgré l’autorité morale qu’il réclamera. Seul un échec de la nouvelle génération ferait de lui une solution en 2016 pour la primaire, ce qui n’est pas à exclure quand on sait les difficultés de l’opposition à faire du bon travail en France. Mais Nicolas Sarkozy devrait penser à son fils Jean, « sa bataille » qu’il a maladroitement voulu placer à la tête de l’Epad en 2010. Il lui veut le plus grand avenir, comme dans les dynasties royales. Il ferait donc mieux de se mettre par côté.

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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 22:58

« Le passé tend à reconquérir son influence perdue en s’actualisant »

 

Henri BERGSON (1859-1941) – Philosophe français et guimauve le conquérant

 

  

 

C’est la fin de l’été et comme chaque année, les partis politiques alimentent les médias en mal de sujets à traiter avec leurs universités d’été. Le PS se réunit à La Rochelle mais sans Ségolène Royal, qui ne veut pas revenir sur les terres de ses exploits alors qu’elle veut prendre le parti en novembre. Mais la gauche est dans un état de félicité béate qui lui fait tout oublier, même le goût du conflit. L’UMP a fait l’impasse. En 2011, l’université d’été de Marseille avait coûté très cher. En 2010, Brice Hortefeux avait sorti une mauvaise blague à Seignosse.

 

L’ancien parti majoritaire a dû revoir ses ambitions à la baisse avec les mauvais résultats électoraux qui ont amputé son budget de 10 milliards d’euros. Il a subi sa première défaite aux élections présidentielles mais garde un optimisme éclairé malgré le délabrement patent de ses structures. La guerre des chefs menace de semer la division non seulement en novembre mais aussi sur tout le quinquennat et d’empêcher la droite de mener une opposition constructive. Le pire, ce serait de perdre en 2017 parce que la défaite de 2012 n’aurait pas été bien digérée.

 

Mieux valait cinq ans de plus avec Nicolas Sarkozy que dix ans de trop avec François Hollande. Mais cette défaite est un soulagement. La droite était au pouvoir depuis 10 ans et elle a déçu ses partisans. En 2002, Jacques Chirac était réélu président de la république avec 82,5% des voix et il n’avait pas fait l’union nationale que l’histoire réclamait. Il a gouverné comme un roi fainéant effrayé par la rue et dépossédé du pouvoir par ses collaborateurs plus jeunes. En 2007, Nicolas Sarkozy promettait la rupture et enfin de l’action. Il a récolté le rejet des français.

 

Il ne faut donc pas voir dans la défaite de 2012 une sanction mais une chance. Celle de se reconstruire pour revenir plus fort en 2017. Une refonte idéologique et une redéfinition des valeurs doit être entreprise pour reformuler un programme de droite cohérent, plein d’idées et de projets. Il faut préparer l’avenir de la France des années 2030 et 2040 en redonnant espoir aux français qui avant même cette crise qui obère leurs perspectives d’avenir ne ressentaient déjà plus aucun plaisir pour leur présent. Il n’y a pas de tâche plus excitante que celle-ci.

 

En 2009, le film « La conquête » retraçait le chemin de Nicolas Sarkozy vers le pouvoir. En 2012, c’est une opération reconquête qu’il faut lancer pour remobiliser tout un camp qui craint les années de vaches maigres. Il faudra du courage pour défier les éléments contraires et retrouver le vent dans le dos. Il faudra surtout un projet, une équipe et un leader pour être au rendez-vous de 2017. Dans l’ordre inverse. C’est le moins logique, mais c’est le plus sûr.

 

C’est l’équivalent de 1981. Après des années au pouvoir, la droite est battue et divisée par des querelles de personnes. Jacques Chirac avait rapidement rassemblé tout le monde mais le retour au pouvoir fut difficile avant la décennie plus ou moins glorieuse lancée en 2002. On espère que l'attente sera moins longue or il est plausible que la droite en prenne pour dix ans. François Hollande utilisera les divisions de l’opposition et son bilan sans éclat en 2017 comme François Mitterrand avait utilisé la cohabitation et son profil rassembleur en 1988. C’est cuit.

 

Il n’y a certes pas d’université d’été en 2012 mais il faut préparer l’avenir, en partant à la découverte des nouveaux talents de la droite qui assumeront la relève ces prochaines années. Nicolas Sarkozy a conquis son premier mandat en 1982, un an après la victoire de la gauche. L’avenir dure longtemps mais le futur est proche. Bruno Le Maire, Laurent Wauquiez et NKM poussent déjà. Le prochain grand dirigeant de la droite française est sûrement né, prêt à jaillir même s’il n’est pas encore préparé. C’est pourquoi l’UMP doit maintenir sa cohésion pour permettre aux nouvelles générations de développer leurs capacités dans de bonnes conditions.

 

L’opération reconquête doit être menée par un conquérant. François Fillon se bat en terrain conquis : il est compétent, expérimenté et consensuel. Mais Jean-François Copé semble mieux indiqué pour diriger le parti vers les sommets. Il croit en lui et croît à grande vitesse pour se donner les moyens de son ambition présidentielle. La dure épreuve de la guerre des chefs est en cela une péripétie utile, car celui qui en sortira vainqueur sera un leader prêt et préparé pour résister au mauvais temps. Un capitaine qui tient la barre dans la tempête et dans la crise.

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